La Plume Kawaii
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 La vie peut être un drama

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Liona
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MessageSujet: La vie peut être un drama   La vie peut être un drama EmptyVen 2 Juil - 23:48

La vie peut être un drama



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MessageSujet: Re: La vie peut être un drama   La vie peut être un drama EmptySam 3 Juil - 0:49

Personnages :



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Lamis Karam


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Kyohei Takano


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Kurosagi


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Ranmaru Morii


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Justin Rousseau


La vie peut être un drama Yuya_511

Yukinojo Toyama


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Takenaga Oda
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MessageSujet: Re: La vie peut être un drama   La vie peut être un drama EmptyMar 6 Juil - 0:35

Chapitre 1




La sonnerie retentit. Lamis se dépêcha de ranger ses affaires pour ne pas être la dernière à sortir. Elle venait de se taper une heure d'ennui mortel, de maths, dans cette salle de torture. Elle était contente que ça soit la récré, pour pouvoir se vider un peu l'esprit de toutes les équations qu'elle avait dû résoudre... Son amie Annie et elle rejoignirent les autres du groupe, dehors, dans le jardin du lycée. Elles étaient en tout dix. Tamara, Lisa, Jane, Alice, Katy, Nathanaëlle, Marjorie, Cornelia, Annie, et enfin Lamis. Bon, parfois, elles se divisaient. Comme par exemple au self, quand il n’y avait plus de place... Pendant les intercours, c'était toujours des sourires, et des petits délires échangés. Et c'était ce qui se prolongeait durant les récréés ou les heures de permanence, quand elles se retrouvaient. Elles étaient inséparables, et rien ne semblait détruire leur amitié. Bon, elles étaient peut être un peu trop dans le groupe. Mais elles s'en fichaient. Elles n'étaient que dix, impopulaires, et cela leur suffisait. Leurs camarades de classe qui tentaient parfois de rentrer dans leurs délires, n'y arrivaient jamais. Car c'était si complexe, et cela restait toujours sans queue ni tête. Bref, on l'avait compris, pour Lamis, c'était l'amitié parfaite. Elle était encore loin d'imaginer qu'un jour, cette amitié allait changer... Tout avait commencé justement depuis ce jour...
Elles étaient toutes assises à une petite table en bois. Seul Marjorie et Alice étaient debout, échangeant des paroles à l'oreille, et gloussant par moment. Il s'agissait sûrement de leurs nouveaux petits copains... Lamis n'y accordait pas d'importance. Elle était assise sur la table, et écoutait la conversation animée qui portait encore sur un de leurs délires favoris... Elle regarda un instant un petit groupe d'élèves qui se trouvaient à quelques mètres d'elles, assis dans l'herbe. Quatre garçons japonais. Tous aussi beau, l'un autant que l’autre. Mais pour la jeune fille, celui qui l'attirait le plus, c'était Kyohei Takano. Le plus ténébreux, et le plus arrogant d'entre eux. Il cherchait souvent une raison pour se battre. D'habitude, ce genre de garçon lui tapait sur les nerfs... Déjà que Jane lui suffisait, qui était la plus réservée du groupe, la plus bagarreuse, et la plus bizarre. Mais là, il y avait quelque chose qui l'intriguait chez lui. Un mystère planait autour de lui. D'ailleurs, la plupart des filles du lycée trouvaient que c'était ce qui faisait son charme.
Parmi les autres garçons, il y avait : Yukinojo Toyama, un garçon mignon, qui avait des traits un peu féminin. Takenaga Oda, un jeune homme très calme et froid. Il excellait dans toutes les matières. Ranmaru Morii, le fameux coureur de jupons. Certaines rumeurs circulaient à son sujet, sur le fait qu'il aimait les femmes plus âgées que lui... Ce que tout le monde trouvait le plus étrange, c’était que tout les quatre restaient toujours entre eux, ils se mélangeaient peu aux autres. Un peu comme Lamis et son groupe, en fin de compte.
Kyohei tourna un instant la tête vers elle. Ses amis en firent de même. Un peu gênée, la jeune fille détourna la tête vers ses copines, et reporta son attention sur la conversation. Du moins, elle essaya... Car elle avait perdu le fil. Elle risqua un regard sur le groupe de garçons. Ils ne faisaient déjà plus attention à elle, trop occupés à discuter. De toute façon, la sonnerie retentit. Super... C'était encore partie pour deux heures de cours trop génial....
Lamis et Annie n’écoutaient rien en cours d’histoire. D’habitude, elles aimaient toutes les deux cette matière, mais cette fois-ci, il était si barbant... Surtout que la prof avait un peu la voix cassée, alors elle ne pouvait pas faire le cours normalement. Elle avait donné à la classe des exercices à faire.
- Alors, tu peux venir samedi ? demanda Annie.
- Je ne sais pas, je n’ai pas encore demandé à ma mère… Comme tu sais, elle ne connaît pas les parents d’Alice, alors il faut qu’elle les appelle d’abord, pour confirmer…
- Dis lui de se dépêcher, c’est dans deux jours.
Alice organisait une soirée entre filles samedi qui venait. Toutes les filles du groupe allaient y aller. Et elle, elle était obligée d’attendre la décision de sa mère. Il fallait qu’elle s’assure qu’il n’y aurait pas d’abus dans la soirée…. C'est-à-dire, alcool, drogue, garçons mal intentionnés… Heureusement que Alice n’était pas le genre à organiser ce type de soirées, sinon, la mère de Lamis aurait été catégorique sur sa réponse…. Non, les filles ne pensaient pas à ça. Elles avaient quand même toutes leur limite. Elles pensaient juste à passer d’agréables moments, seulement entre elles.
Annie et Lamis rangèrent leur sac. Elles allaient à présent au cours de français. Annie lui confia dans les couloirs qu’elle était inquiète en ce moment, car sa grand-mère était très malade. C’était pratiquement elle qui l’avait élevé durant toute son enfance. Et elle en serait terriblement attristée, s’il lui arrivait quelque chose de grave. La jeune fille voulut consoler son amie, et tenter de l’aider à ne pas s’inquiéter. Mais lorsqu’elles tournèrent l’angle du couloir, Lamis se cogna contre quelqu’un. Elle leva la tête, se rendit compte alors que c’était Kyohei. Il la fixa pendant quelques secondes.
- Pardon. Dit-il, avant de s’écarter, et de se diriger vers les labos de sciences, accompagné de ses copains.
Elle le suivit un instant du regard, puis reprit sa marche. Elle savait que son amie l’observait. D’ailleurs, celle-ci eut un léger sourire, avant de dire :
- Il te plait ?
Lamis ne répondit pas. Elle ne parlait jamais de ce genre de chose, à personne. Et pourquoi le ferait-elle ? Cela n’avait pas d’importance…
- Tu ne réponds pas, ça veut dire que c’est oui ! Haaaan je n’y crois pas !!!! Toi, kiffer un garçon….. C’est une première !! Alors, tu veux sortir avec lui ??? s’écria Annie.
La jeune fille lui pinça légèrement le bras, et répondit, un peu sur la défensive :
- Tu ne peux pas le crier plus fort ? Je n’ai pas dit que je le « kiffais », ni que je voulais sortir avec lui ! Ce n’est pas parce que je ne réponds pas, que cela veut forcément dire quelque chose… Alors maintenant ma vieille, arrêtes de rêver, et redescends un peu sur terre !
Cette dernière se contenta de sourire, d’un air malicieux. Lamis poussa un soupire. Elle voyait bien qu’elle ne la croyait pas. Pourtant, c’était la vérité. Elle ne ressentait rien de particulier envers Kyohei, et n’avait pas la moindre envie de sortir avec lui. Il était vrai que la lycéenne n’abordait pas souvent ce genre sujet. Depuis qu’elle était petite, cela ne lui avait pas tellement traversé l’esprit, de sortir avec quelqu’un. Elle l’avait peut être pensé quelques rares fois, ou même en parler avec ses copines sur un coup de délire…. Mais cinq minutes après, elle n’y pensait plus. La jeune fille ne prenait pas cela très au sérieux. Pourquoi ? Elle se le demandait bien elle-même. Peut être parce qu’elle trouvait que deux personnes ne pouvaient pas le faire si il n’y avait pas de l’amour entre elles. Ou peut être que Lamis avait aussi peur de se faire rejeter. Car on voyait bien au lycée que les histoires de couples n’étaient pas très sérieuses, et se terminaient assez rapidement... Oui, cela devait être ça. Elle n’avait pas envie qu’on s’amuse avec elle comme un jouet, et qu’on la rejette après comme une chaussette.

Il fallait dire aussi que la lycéenne était différente des autres. Elle n’avait pas le même centre d’intérêt. Les autres ne pensaient souvent qu’à aller en soirée, aux potins du bahut (du genre : « Oh il est arrivé tel truc à un tel… »), aux histoires de petits copains/ petites copines, au ciné, au sport, à la mode/shopping, aux soins et esthétiques… Bon, ces deux derniers sujets étaient plus attribués aux filles qu’aux garçons... Tandis qu’elle, elle était constamment plongée dans des livres, elle aimait la peinture, jouer de la guitare, et cuisiner. Elle ne consacrait son temps libre qu’à cela, et à regarder des Dramas japonais (eh oui, elle était passionnée par le Japon !). Elle assistait quelques fois à des conférences, ou des débats sociopolitiques. Niveau vestimentaire ? Ce n’était pas non plus la toute dernière tendance. En fait, la jeune fille ne portait que ce qu’elle aimait, selon ses humeurs. Sa garde-robe était constituée essentiellement de tuniques et de jeans. Le shopping n’était pas son fort… Même si elle préférait s’acheter des vêtements que pendant les soldes, quand sa mère la traînait de force dans les magasins… Et en ce qui concernait les soirées, elle allait seulement à celles de ses amies, pour leur faire plaisir. Car Lamis n’avait jamais été très fêtarde. Elle aimait danser, mais pas devant tout le monde. Car son style de musique préféré était plus oriental qu’occidental. Elle aimait vraiment tout ce qui touchait à l’Orient. Peut être parce qu’elle avait elle-même des origines orientales… Voilà pourquoi la jeune lycéenne était très différente des autres, aussi bien qu’au niveau de ses cultures que de ses passions. Et rien que pour cela, elle était rejetée par les autres. Mais en fait, c’était parce qu’ils ne la connaissaient pas. Ils se contentaient seulement d’avoir des préjugés sur son apparence. Et même si tout le monde chercherait à la connaître, ils la trouveraient probablement ennuyeuse… Car elle ne correspondait pas à l’image que voulait refléter, la société d’aujourd’hui.
La sonnerie de la fin des cours retentit enfin. Ouf ! Lamis en avait assez. Elle allait enfin pouvoir se reposer un peu. Prendre des forces, avant de s’attaquer à ses devoirs…. Comme d’habitude, elle prit le 46, le bus scolaire qui passait à Louan. Quand il s’arrêta à la rue Pont Du Chêne, et qu’elle descendit, elle aperçut des personnes qui lui étaient familières, descendre de la sortie arrière du bus... Non, ce n’était pas vrai ? Qu’est-ce qu’ils faisaient ici ? Kyohei et son groupe la dévisagèrent pendant quelques instants. Elle entendit juste Takenaga dire : « Il cherche une nouvelle colocataire… », avant de s’éloigner.
Ils semblaient se diriger vers le centre bourg. La jeune fille ignorait qu’ils habitaient dans cette petite commune, et en était surprise de voir qu’elle ne les avait jamais vus avant. Pourtant, tout le monde se connaissait ici. Ne serait-ce que de vu… Peut être que cela ne faisait pas très longtemps qu’ils avaient emménagé ?
Oh et puis… Pourquoi se préoccuper de tout cela ? Cela ne la regardait pas…
En rentrant chez elle, ça sentait l’encens. Lamis enleva ses chaussures dans le petit couloir du hall, et les rangea dans un petit placard, où était rangé toutes les chaussures (et chaussons compris) de la maison. Elle se dirigea vers le salon. Au passage, elle jeta un coup d’œil à son reflet dans le miroir. Elle arrangea ses cheveux qui étaient un peu en bataille. Ses yeux avaient une couleur particulière. Entre le bleu et le vert. D'ailleurs, selon la lumière ils s'éclaircissaient d'avantage, virant plus vers le vert clair, proche du bleu. Par contre, à l'ombre, ou à proximité de l'obscurité, ils fonçaient. Un vert très foncé, tirant presque sur le noir. Ses yeux étaient un peu étirés en amande, dotés de longs cils noirs naturellement recourbés, lui donnant un petit air de chatte. Un peu au dessus, ses sourcils étaient noirs, épilés en une sorte d'arc de cercle, qui faisaient ressortir ses yeux. Son regard était doux et calme. Inspirant la confiance chez les autres, et les mettant à l'aise. Même si bien souvent, une lueur un peu froide se reflétait dans ses pupilles noires. Qui se brisait parfois par un vif regard. La jeune fille avait un petit nez, légèrement aquilin. Une jolie bouche bien dessinée, naturellement rouge par le froid et les saisons. Un beau rouge virant vers le rose. Sa peau était blanche, passant des fois au teint ambre l'été. Comme ses lèvres, ses joues rosissaient l'hiver. Eh oui, en cette saison, elle avait le visage d'une mignonne petite poupée ! Elle possédait de longs cheveux noirs lui arrivant au milieu du dos, à l'origine bouclés, mais qui étaient à présent lissés. Lamis n'aimaient pas ses boucles, c’était pour ça qu'elle les lissait... Elle trouvait qu’il lui donnait un air de mouton frisé…
Dans ses apparences loin d'être repoussantes, et plutôt agréable à regarder, il y avait quand même quelque chose de mystérieux...
Elle trouva sa mère dans le salon, qui était décoré d’une façon luxueusement arabe. Avec de jolies banquettes dorées et blanc, et une jolie table basse au centre. Mrs.Karam avait l’air de l’attendre… sa fille se pencha sur elle pour l’embrasser. Celle-ci lui fit signe de s’asseoir à côté d’elle.
- Comme tu le sais, dans quelques jours, nous allons recevoir des invités. La famille de ton père va venir s’installer avec nous pendant quelques temps, à cause de petits problèmes financiers qu’ils ont eu…
- Oui, ça je le sais. Et ?
- Eh bien, tu sais bien que notre maison n’est pas assez grande pour nous tous… Et en attendant que leurs problèmes soit réglés, nous t’avons loué un petit studio d’étudiant, pas loin de chez nous.
- Quoi ?
- Je suis désolée chérie, mais ça revenait moins cher pour nous de…
- De me virer d’ici, c’est ça ? Siffla Lamis, qui sentait que sa colère n’allait pas tarder à exploser…
- Non, ce n’est pas ça chérie… Nous n’avons pas le choix… Tes grands-parents sont déjà retournés au bled, donc ils ne peuvent pas te garder… Alors…
- Ne t’en fais pas, j’ai compris ! Coupa t-elle sèchement en se relevant.
Elle se dirigea vers la cuisine. Elle ouvrit le frigo, et resta planté devant. Tandis que sa mère la suivit.
- Chérie, ne le prends pas comme ça !
- Je dois le prendre comment alors?
- L’occasion d’acquérir des expériences un peu différentes. Je t’en prie, essaies de comprendre notre situation…
La jeune fille poussa un soupire. Pour le goûter, elle se décida à prendre quelques fruits et un jus d’orange. Elle prit le tout, et se dirigea cette fois-ci vers les escaliers.
- Je vais essayer… Je te promets d’y réfléchir… Mais en attendant, laisses-moi un peu tranquille ! J’ai eu une journée fatigante… ajouta t-elle avant de monter à l’étage.
Elle s’enferma dans sa chambre. Une jolie petite chambre de princesse de mille et une nuit. Celle-ci, elle l’avait depuis qu’elle était toute petite. La jeune orientale appuya sur un bouton de sa télécommande, pour allumer sa chaîne hi-fi. La première chanson qui sortit, était en arabe:
Emmènes-moi avec toi
En ce temps radieux….
Laisse-moi rester avec toi
Tu peux rêvasser mon beau

Machinalement, elle se mit à chanter en même temps que les chanteurs. L’adolescente s’assit sur son lit, où elle posa ses fruits et son jus d’orange. Elle prit une pomme, et la croqua à pleine dent. En réalité, elle était d’origine irakienne. Même si d’apparence, on lui disait souvent qu’elle ressemblait aux turques. D’ailleurs, son nom de famille était lui-même un peu turque. Mais elle ne l’était pas pour autant…
Un très beau pays, qu’était l’Irak. Enfin, c’était ce qu’on disait… A présent que la guerre, et que tout les problèmes étaient finis, ses parents et elle avait fait le projet d’aller le visiter cet été. Et puis, elle trouvait que ce qu’il avait de plus beau, c’était la langue. C’était plus chantant que les autres dialectes arabes, proche de l’iranien et du turque à la fois. Une langue assez chaleureuse. Dommage qu’elle ne la pratiquait pas à l’extérieur de chez elle. Sauf au lycée, où elle avait parfois l’occasion de parler à Walid et Mohanad, les seuls survivants irakiens du bahut. Et peut être même de toute la ville… C’était agréable parfois de parler dans une langue que personne ne pouvait comprendre…
La lycéenne se mit à réfléchir aux paroles de sa mère. Était-ce une bonne idée de vivre seule, pendant quelques temps ? Le problème, c’est qu’elle n’était pas du genre à vouloir ne trouver qu’un prétexte pour quitter le cocon familial. Comme certains jeunes en pleine crise d’adolescence.... Même s’il lui était déjà arriver de rêver d’avoir plus de liberté, elle était très bien là où elle était, et ne s’en plaignait pas. Pour elle, les seules choses qui comptaient le plus dans sa vie, était sa famille et ses amis. C’était vrai, pourquoi s’échapper du nid, alors qu’on se sentait à son aise dedans ? Bon, en même temps vivre seul n’était pas non plus une mauvaise chose. On apprenait à ne compter que sur soi-même, c’était ce qui nous permettait d’être plus autonome, et d’acquérir plus de maturité. Lamis soupira. Bon… Elle était prête à faire ce petit sacrifice pour sa famille…
Perdue dans ses pensées, elle n’entendit pas la personne qui frappa à sa porte. Et en même temps avec la musique, impossible d’entendre quoique ce soit… C’était sa mère, qui entra, avec un panier de linge sale.
- Aurais-tu des vêtements blancs sales ?
La jeune fille secoua la tête, et répondit :
- Si j’en avais, je les aurais mis avec les autres vêtements sales…
- Ah oui, désolé ! Je suis un peu distraite…
Elle regarda Zafina, sa mère, qui était son portrait craché, mais en plus âgé. Ses longs cheveux noirs étaient relevés en chignon. Elle la voyait parfaitement dans une tenue de princesse Jasmine, et danser gracieusement, comme au mariage de sa nièce l’été dernier.
- Maamai, j’ai réfléchi ! dit Lamis.
- Ah ? Déjà ? S’étonna Zafina.
- J’accepte.
Etonnée, mais ravi, Mrs.Karam laissa le panier dans un coin, et vint s’asseoir à côté de sa fille. Elle lui caressa les cheveux.
- Merci de nous comprendre, ma chérie. Mais ne t’inquiète pas, nous ne serons pas loin. Tu pourras venir nous voir quand tu le voudras !
L’adolescente n’avait pas voulu discuter ce sujet, car elle voulait montrer à sa mère qu’elle était une fille compréhensible, et qu’elle n’était pas égoïste. Et puis, Zafina avait raison : elles ne seraient pas loin, l’une de l’autre… La jeune fille lui sourit, et la prit dans ses bras. Puis elle se releva pour ranger sa chambre avant l’arrivé de Justin. Il s’agissait de son meilleur ami, qui venait deux à trois fois par semaine, pour l’aider à progresser dans les matières où elle avait le plus de mal à réussir. C'est-à-dire : les maths, et les sciences.
Elle venait juste de terminer de ranger, qu’elle entendit sonner. Suivit de la voix de sa mère en bas, qui disait :
- Oh bonjour Justin ! Entre… Lamis est prête. Elle t’attend là-haut…
- Merci Zafina ! répondit la voix grave de Justin.
- Mais enlève tes chaussures d’abord…
Il obéit, puis monta. On entendit ses pas vifs et agiles dans les escaliers. Il frappa à la porte de sa chambre, et entra. Juste au moment où la lycéenne posa ses affaires de cours sur son bureau. Elle se retourna, et l’accueillit amicalement :
- Hey Justin =D ! Je ne t’ai pas vu de toute la journée aujourd’hui…
Sa façon d’appeler son ami par son nom, était particulière. Elle le prononçait à l’américaine. Donc ce qui fait que ça sortait un peu « djeustine » de sa bouche. Mais cela ne dérangeait pas pour autant ce dernier. Au contraire, il appréciait cette façon originale de l’appeler. Il sourit, et répondit :
- Désolé, j’ai passé pratiquement toute la journée, à travailler mon devoir de sciences.
- Il te faut autant de temps pour apprendre du cours ? Je croyais que t’avais adopté des « techniques » plus rapides ?
- Je ne parlais pas de ça. Nous préparons avec la classe un projet. Il s’agit de fabriquer des robots qui aident à faire des taches ménagères.
- Génial ! Comme ça, maman ne pourra plus se plaindre du fait que je ne l’aide pas assez à la maison… Elle n’aura plus rien à faire, et moi aussi !
- Oui, mais en attendant, patientes jusqu’en juin pour qu’il soit terminé… Dit-il avec un sourire en coin.
Elle afficha une grimace. Bon, ce sera pour l’année prochaine alors… Puisqu’ils ne seraient pas là durant tout l’été, ce robot ne leur servira à rien.
Le cours de soutien commença alors, et le sujet fut clos. Justin était en Terminal S. C’était un élève brillant, qui avait toujours été premier de sa classe. C’était le genre de garçon qui ennuyait terriblement la jeune orientale, puisqu’il parlait sans cesse de cours. Mais elle l’appréciait pour sa gentillesse, et le soutien qu’il lui apportait dans les moments opportuns. Et puis, c’était quand même agréable de passer du bon temps avec lui, quand il se lâchait un peu…. Seulement, au niveau physique, ce n’était pas tellement le genre de garçon qui pouvait plaire aux autres. Il n’était pas désagréable à regarder, mais c’était juste son côté « ringard » qui était un peu déplaisant. Ce que tout le monde qualifiait « d’intello de service »… Mais la jeune fille ne prêtait pas attention aux apparences, et n’aimerait pas qu’il change quoique ce soit chez lui. Il était bien comme il était, et elle l’appréciait ainsi.

Le lendemain, Lamis retrouva encore ses copines aux jardins. Elle avait une nouvelle qui allait plaire à Alice et aux autres. Hier soir, après le départ de Justin, sa mère lui avait annoncé au dîner qu’elle était d’accord pour qu’elle aille à sa soirée. L’adolescente pensait que c’était une façon pour sa mère de se racheter, et de faire en sorte qu’elle ne lui en veule pas de l’avoir « chassé » de chez elle. Mais personne encore n’était au courant pour son petit déménagement. Seul Justin l’était. La jeune fille ne voulait pas inquiéter ses amies pour sa situation. Oui, elle n’allait pas embêter tout le monde avec ses histoires. Surtout qu’en ce moment, elles manifestaient plus de joie que d’habitude, à l’idée de passer une agréable soirée samedi. Et puis, le jour prévu pour son « déménagement » était lundi prochain. Elle avait encore le temps de leur dire…. En attendant, elle voulait encore profiter de cette belle journée d’octobre, avant que le froid d’hiver n’arrive, et leur en empêche de se prélasser au soleil… Les quatre japonais étaient encore là. Cette fois-ci, ils étaient entourés de filles qui ressemblaient à des groupies, hystériques de voir leurs idoles.
- Je me demande ce qu’elles leur trouvent ? Ils ne sont pas si beaux que ça ! dit Jane.
- Ouais, approuva Marjorie. Les chinetoques ne sont déjà pas mon style, alors eux…
- Non mais regardez-les ! Avec leurs fans… Pfff ! C’est vraiment n’importe quoi ! Renchérit Lisa.
- Si, ils sont mignons ! dit Katy. Mais c’est vrai qu’il y a mieux…
- Eh ! Vous savez qu’en plus Ranmaru aime les femmes plus âgées ? A ce qu’il parait, il les retrouve chaque soir après les cours…
- C’est lequel Ranmaru ?
- C’est celui qui drague les filles là-bas !
Les critiques surenchérirent. Lamis garda le silence pendant tout ce temps. Annie ne participait pas non plus à la conversation. Elle la regardait d’un regard confiant, avec un léger sourire, l’air de dire « Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave… Tu as le droit de ne pas avoir les mêmes goûts qu’elle… ». Pourquoi devrait-elle s’inquiéter ? Elles avaient le droit de dire ce qu’elles voulaient… Cela ne la dérangeait pas. Vraiment ? Mmmh… Alors pourquoi cela l’embêtait quand même un peu ? Peut être parce qu’elles critiquaient, alors qu’elle savait, qu’elles aimaient la « japan attitude » autant qu’elle. Enfin elles, elles étaient plutôt branchés manga... Elle, c’était toute la culture japonaise. D’ailleurs, quand elle était petite, elle avait souvent rêvé de partir au pays du soleil levant, de porter un beau kimono, comme les geishas. Et de suivre leur mode de vie. Aujourd’hui, elle souhaitait aller à l’université, en archéologie, pour étudier en détail les vestiges des pays asiatiques. Ainsi que leur histoire…

Le Samedi arriva vite. La jeune Orientale avait eu du mal à trouver quelque chose d’un peu plus habillé. Les seuls tenues qu’elle avait, faisaient plus mariage qu’une simple soirée… Tant pis ! Elle mit juste une robe noire classique avec un peu de strass et des paillettes, avec un côté fendu pour laisser montrer une de ses jambes, ainsi que des escarpins noirs assez simples.
Chez Alice, elle fut accueillit comme une starlette.
- Wouuuuw ! Tu nous la joues « hollywood » ce soir ? s’écria Lisa.
Tout le monde la complimenta sur sa tenue, et la taquina là-dessus. Seul Marjorie resta un peu en retrait…
De toute façon, dès que la musique commença, elles se retrouvèrent toutes sur la piste de danse, et se laissèrent entraîner…





(= 7 pages)


Dernière édition par Liona le Jeu 22 Juil - 20:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La vie peut être un drama   La vie peut être un drama EmptyMar 6 Juil - 0:47

Chapitre 2




Lamis venait de s’installer dans son studio. Justin était venu l’aider à déballer ses cartons. Bon, ce n‘était pas non plus un grand luxe… Mais elle devait faire avec, parce que c’était ses parents qui le lui avait loué. Et ils avaient pris le moins cher. Même si ce n’était pas l’endroit rêvé pour une jeune fille de son âge. Il était un peu isolé, et le paysage donnait une super vue sur… des poubelles ! Elle n’avait pas le choix… Son oncle et sa tante, ainsi que leurs enfants, venaient ce soir… C’étaient eux qui encombraient, et c’était la jeune Orientale qui était de trop… Logique !
Mais elle ne s’en plaignait pas. Cela aurait pu être pire… Le seul problème, c’était qu’elle allait devoir vivre à côté de son propriétaire. Elle avait intérêt alors à ne pas le contrarier une seule fois…
Dès que son ami partit, elle se sentit un peu seule. La jeune fille repensa à sa journée. Aujourd’hui au moins, ses copines n’avaient pas fait d’allusions au sujet des quatre japonais. D’ailleurs, elles ne les avaient pas vus de toute la journée. Ni dans les couloirs, ni dans le self… Ses fans se demandaient bien où ils avaient pu passer… Mais pour le moment, la jeune Orientale s’en fichait ! Elle sortit sa veste de son petit placard. Elle avait envie d’aller voir un peu sa famille. Histoire de se sentir moins seule ce soir… Au moment où elle sortit, elle entendit des voix qui lui semblaient familières. Mais la lycéenne ne s’en préoccupa pas. Elle tourna sa clé dans la serrure, et se retourna, prête à partir. Seulement, elle ne s’attendait pas à ce qu’elle vit devant elle… Ils étaient là. Kyohei et les trois autres japonais. Sauf qu’ils étaient cinq cette fois-ci. Ils s’adressaient à un autre garçon, qui paraissait un peu plus âgé qu’eux, et qui était sur le seuil de la porte voisine. Il s’était retourné pour la dévisager, ainsi que les autres, avant de lâcher d’un air presque dégoûté :
- Ah c’est elle ? La jeune étudiante…
La jeune fille s’étonna de cet attitude, mais compris tout de suite qui il était. Son propriétaire… Elle ne pensait pas qu’il serait aussi jeune… Il avait plutôt l’air d’être un étudiant à l’université. Il devait pourtant rouler sur l’or pour avoir quelques appartements en son nom, et un studio pour étudiant… Surtout que ce n’était pas dans un immeuble ordinaire, car ils donnaient directement sur l’extérieur, avec en prime un escalier.
En tout cas, ses paroles lui rappelèrent quelque chose… L’autre jour, lorsqu’elle avait croisé les quatre japonais en descendant du bus, elle avait entendu Takenaga dire : « Il cherche une nouvelle colocataire… ». C’était sûrement de ce jeune homme qu’il parlait, et peut être même d’elle, inconsciemment…
Kyohei fit comme si elle n’existait pas, et se tourna vers lui, pour poursuivre :
- Alors, tu l’as laissé filé ?
- Exact. J’ai eu ce que je voulais, le reste m’importe peu. Dit-il pour conclure la conversation.
Il se tourna de nouveau vers Lamis, qui commençait à se diriger vers les escaliers.
- Je suis Kurosagi, le proprio.
- Oui, c’est un… Commença à dire Yukinojo.
Mais il fut interrompu par Kyohei et Takenaga qui le saisirent, et collèrent leur main sur sa bouche pour l’empêcher de parler d’avantage.
La jeune fille les regarda, sceptique. Qu’est-ce qu’ils cachaient ceux-là, pour avoir autant peur en sa présence ?
- Un chieur ! ajouta précipitamment Kyohei. Oui c’est ça, un vrai chieur ! Donc ne t’avises pas de faire quoique ce soit qui pourrait l’irriter !
Le dénommé Kurosagi leur jeta un regard noir, avant de se détourner de nouveau vers elle.
- Ouais. Les règles sont les mêmes pour tous : pas de bruits infernaux, pas de fêtes, alors tâche de te conduire en gentille fille obéissante, et de t’occuper uniquement de tes affaires ! Voilà, terminé ! Et surtout, si tu as besoin de quoique ce soit… Ne me le demande pas ! Ajouta t-il avant de rentrer chez lui, et de claquer la porte derrière lui.
- Charmant… Commenta la brune.
Elle sentait qu’il y allait avoir dès maintenant, une joyeuse entente entre son propriétaire et elle… La lycéenne commença à marcher, passant devant les autres. Cependant, bien avant qu’elle n’atteigne les marches, Ranmaru lui sauta pratiquement dessus.
- Délicieuse demoiselle, vous ne devriez pas vous laisser abattre par les paroles d’un primaire comme lui… dit-il en lui prenant délicatement sa main. Venez dîner avec moi ce soir, vous oublierez ce rustre ! Ensuite nous pourrons…
Il se reçut à ce moment, un petit coup de poing sur la tête par Takenaga, et fut ramené en arrière par Kyohei.
- Pas de ça maintenant, crétin ! Aller viens, on s’en va ! s’écria ce dernier.
Ils le traînèrent avec lui, tandis que ce don juan lança à la jeune fille :
- Cela ne sera pas disponible pour ce soir… Mais ne vous inquiétez pas, dès que je trouverai l’occasion, je vous le dirai… C’est promis !
Yukinojo lui lança au passage, tout souriant :
- Et désolé pour le dérangement !
Et ils disparurent dans la nuit. La jeune Orientale les trouva tous bizarre. Elle partit aussi de son côté, chez elle. Elle trouva à la maison un vacarme pas possible ! Sa famille était en pleine crise de fou rire, et ses petits cousins couraient partout, déguisés en cow-boy, et se tiraient dessus avec leurs pistolets à billes. Attendant qu’ils se calment (enfin surtout son oncle et sa tante), elle les salua.
- Ya habibti ! Jguaide Kobranai ! Sayrai marai !* s’écria sa tante.
(*oh ma chérie ! Tu as tellement grandi ! Tu es devenu une femme !)
C’était gentil de sa part, mais elles s’étaient vues il y a deux mois. Lamis n’avait pas pu autant grandir en si peu de temps… Enfin, ce n’était pas grave…
- Tu arrives juste à temps ma chérie, nous allons justement dîner. Dit Zafina en se relevant, avant d’aller à la cuisine.
La jeune fille était heureuse de revoir son oncle et sa tante. Ils avaient partagé tant de bons souvenirs cet été… Et puis, ils savaient mettre un peu d’ambiance dans cette famille ! Voilà pourquoi c’était toujours une joie de les revoir… Ses petits cousins aussi, l’adolescente était contente de les revoir ! D’ailleurs, elle se leva pour aller leur dire bonjour. Ces garnements couraient et sautaient partout… Heureusement qu’ils faisaient quand même attention aux bibelots fragiles !
- Hey ! Arrêtez-vous ! leur dit-elle.
Son petit cousin Mehdi obéit. Cependant, il la regarda avec un drôle de sourire en coin, le regard malicieux. Mmmh… Elle n’aimait pas ce regard-là… Et elle avait raison de se méfier, car au moment où elle se pencha pour l’embrasser, il lui donna un coup sur la bouche avec son pistolet, cognant en même temps ses dents. Le petit monta précipitamment à l’étage, en ricanant. Elle plaqua sa main contre sa bouche, qui lui faisait mal à présent.
- Aoutch ! Sale petit démon ! Attends un peu, tu vas voir… pesta t-elle.
Mais la jeune Orientale dût reporter sa revanche à plus tard, car sa mère arriva dans la salle à manger avec une dinde rôtie au four. Ce qui lui mit l’eau à la bouche, et la fit renoncer à toute idée de revanche. Ce fut avec joie et rire qu’ils dînèrent.
Lorsque la demoiselle rentra chez elle, elle ressentit encore plus cette solitude. Elle tenta de l’oublier, en allant se coucher directement. De toute façon, elle tombait de fatigue…
Le lendemain, son portable-réveil sonna. Elle se réveilla en sursaut. Elle se redressa, s’étira et bailla en même temps. Elle se releva. Et tout en ouvrant la fenêtre, elle cria :
- I maammai ! Jayai !* N’oublies pas les toasts s’il te plait !
(*Oui maman ! J’arrive !)
Mais quand Lamis se retourna et vit sa kitchenette, elle se rappela alors où elle était. Eh oui ! Elle n’était plus chez elle ! Avec un petit pincement au cœur, elle soupira, et commença à préparer son petit déjeuner. Enfin, la jeune fille n’avait pas non plus grand chose à préparer. Juste à faire chauffer du lait. Elle allait manger les quelques parts qui restaient du gâteau de sa tante Leïla, qu’elle avait rapporté hier.
Après avoir petit déjeuner, elle s’habilla en vitesse. Elle mit seulement une longue tunique à manches longues bleu turquoise, avec des perles blanches incrustés, qui lui arrivait jusqu’aux genoux, un jean, et des petites ballerines bleus foncés. L’adolescente releva ses cheveux en queue de cheval. Elle prit enfin son sac de cours, et sortit. En passant devant la porte de son nouveau proprio’, elle y jeta un regard en biais, et descendit les marches. Elle marcha à pas précipités, en direction du plus proche arrêt de bus de la ligne 46…
La matinée passa tranquillement. Avant d’entrer au cours de français, Walid et Mohanad vinrent la voir, en attendant que la prof arrive.
- Jbitche ? demanda Mohanad. Tchainech taabanai…
(Qu’est-ce qu’il y a ? Tu m’as l’air fatigué…)
- Non, ce n’est rien. Khalti ou khali jawi barha…*
(* Ma tante et mon oncle sont venus hier…)
- Ah je comprends ! Vous avez fait la fête alors hier soir ! dit-il avec un clin d’œil.
- Si l’on veut…
- Oh fait, tu n’as pas oublié qu’on avait un DS aujourd’hui ?
- C’était pour aujourd’hui ? Je croyais que c’était pour vendredi, moi… s’indigna Lamis.
- Ne me dis pas que t’as pas appris ? Oh non ! Et moi qui comptais sur toi pour tricher…
- Bah… C’est bien fait ! Ca t’apprendra à t’accaparer les mérites des autres !
- Pfff ! Purée…
Le professeur arriva. Une jolie jeune femme blonde, les cheveux coupés au carré, aux yeux bleus, habillée à la dernière mode, les fit entrer. Ils s’installèrent en silence, et sortirent leurs copies.
- T’aurais une copie pour moi, s’il te plait ? demanda Mohanad en se tournant vers sa voisine.
- Pfff ! Et en plus de cela, tu n’as même pas tes affaires… répondit cette dernière, avant de lui en tendre une.
Le devoir n’était finalement pas si difficile. C’était des questions de connaissances de niveau troisième. La jeune fille remarqua que même pour ça, ce tricheur jetait des coups d’œil sur sa copie. Il mériterait qu’elle lui bande les yeux ! Un jour, elle le fera vraiment…

La pause déjeunée. Enfin ! Son ventre n’avait pas arrêté de gargouiller depuis le dernier cours… Elle se retrouva avec ses amies à la cafète. Elles bavardèrent d’un peu de tout et de rien. La jeune Orientale se releva un moment, pour aller remplir son verre d’eau à la fontaine. Sauf qu’au moment où elle voulut retourner à sa place, elle ne vit pas Amandine et sa bande (qui étaient en première STG) derrière elle. Celle-ci s’amusa à la pousser. L’adolescente fut projetée en avant, mais elle réussit à se rattraper avant de s’étaler par terre. Par conséquence, le verre d’eau se renversa tout droit sur le tee-shirt de… Takenaga ! Confuse, elle bredouilla mille excuses. Tandis que ces horribles pestes ricanaient dans son dos… Le jeune homme la fixa, son regard se refroidit. Il resta ainsi pendant quelques minutes, puis déclara :
- Ce n’est rien. Ce n’est pas grave…
C’est tout ce qu’il prononça avant d’aller s’asseoir à une table, où il y avait une asiatique qui l’attendait. Le reste de la bande était là aussi. Seulement, ils passèrent sans la regarder. Seul Kyohei lui jeta un regard. Mais il l’a regardait plutôt comme… Comme si elle était une petite crotte posée par terre… Gardant son verre dans la main, elle baissa sa tête sur le sol. Elle se sentit gênée. En même temps, elle venait de se taper la honte !
Elle retourna à sa place sans un mot, sans même regarder Amandine.

Le soir, elle descendit encore du bus au même arrêt, avec les quatre japonais. Ils se dirigèrent encore cette fois-ci vers le centre bourg. Sans savoir pourquoi, elle se mit alors discrètement à les suivre. Ils l’intriguaient terriblement. Et puis, c’était aussi histoire de remplir le frigo au passage… A sa surprise, ils ne passèrent pas devant le supermarché, et les petites boutiques. Ils tournèrent bien avant d’arriver au centre, et prirent un petit chemin caillouteux, entouré d’arbres. La lycéenne réussit tant bien que mal à se cacher derrière les gros arbres. Même si par moment, elle faillit se faire attraper… La poursuite se passait plutôt bien.
Jusqu’au moment où elle se fit trahir par une brindille qui craqua sous son pas. Ils se retournèrent tout les quatre. Elle eut juste le temps de se faufiler derrière un arbre. Elle essaya de voir leur réaction à travers quelques feuillages qui étaient assez bas. Ils jetèrent des regards méfiants autour d’eux. Surtout Kyohei, qui scrutait le moindre coin à la recherche d’un quelconque individu.
- Aller viens, Kyohei ! C’était peut être un chat…. Dit Takenaga.
Mais ce dernier ne bougea pas. Il regardait derrière lui, dans la direction où Lamis les espionnait. Celle-ci prit peur tout d’un coup. ° Il ne peut pas me voir ! C’est impossible… L’arbre et ses feuilles sont assez épais… Non, il ne peut pas me voir… ° pensa celle-ci.
Elle se retourna, dos contre l’arbre. Elle s’apprêtait à s’en aller, à travers les espaces cachés entre les arbres, regrettant de les avoir suivis jusqu’ici. Quand soudainement, une main saisit le haut de son bras, la faisant sursauter. L’obligeant à se tourner, elle se retrouva face à un Kyohei furieux.
- Je savais bien que quelqu’un nous suivait depuis le début. J’aurais dû m’en douter que c’était toi…
L’adolescente eut de plus en plus peur. Se demandant en même temps comment avait-il fait pour la retrouver aussi vite ? En réalité, elle ne savait pas que lorsqu’elle était trop occupée à paniquer, le jeune homme s’était déjà élancé vers l’arbre. Aussi discret et agile qu’un félin, il s’était retrouvé à son pied. Mais comment avait-il su ?
- Une intuition... Ajouta t-il, comme s’il avait lu dans ses pensées.
Les autres les rejoignirent.
- Kyohei, lâches-la ! s’écria Yukinojo.
Il ne l’écoutait pas. Il poursuivit, serrant plus fort la pression de sa main sur son bras.
- Donnes-moi une bonne raison pour te laisser sortir vivante d’ici !
Takenaga le ramena en arrière, le forçant à la lâcher.
- Calmes-toi Kyohei ! Écoutons plutôt d’abord les explications de la jeune fille, sur les raisons sa présence ici.
- Pourquoi le ferait-on ??? Je sais très bien ce qu’elle fait ici !!! Il s’agit encore une de ces minettes vicieuses de mon fan-club !!! Qui cherche encore la moindre information à mon sujet, pour pouvoir se rapprocher de moi !!
L’ignorant, Yukinojo se tourna vers elle, et lui sourit avec douceur.
- Peux-tu nous dire ce que tu fais ici, s’il te plait ?
Elle se mit à bredouiller :
- Je… Euh… Je ne sais pas… Je ne sais même pas moi-même pourquoi je suis là… Tout ce que je voulais au départ, c’était faire quelques courses au supermarché… Et…Je ne connaissais plus le chemin du retour… Alors… Quand je vous ai vu…
- Elle ment !!! Coupa sèchement Kyohei.
- Je me suis rappelée que je ne savais plus où était mon studio… Et comme je vous ai vu hier avec mon propriétaire, j’ai pensé que vous allez retourner le voir… C’est pourquoi vous êtes ici… Donc c’est pour ça que je vous ai suivi… Poursuivit Lamis.
C’était un demi-mensonge ! C’était vrai qu’elle ne savait plus où il était, vu qu’elle n’y était allée qu’en étant accompagnée de quelqu’un. Et douée comme elle l’était, elle n’avait pas le sens de l’orientation. Surtout la nuit…
- Propriétaire ? répéta Kyohei.
Il parut soudainement pensif. Sans doute se rappelait-il de la soirée d’hier ? Cependant, il fut vite tiré de ses pensées par la voix de Ranmaru. Celui-ci avait la tête de quelqu’un qui venait juste de sortir de son nuage de rêves, et qui atterrissait soudainement à la réalité. Il prit la main de l’adolescente.
- Aaaah ça y eeeest ! Ca me revient ! Vous êtes la ravissante demoiselle d’hier soir, qui a loué le studio de Kurosagi !? Oh je comprends ! Pardonnez ma grossièreté ! J’aurais du deviner dès hier soir que vous désiriez tellement ce dîner… Oh comme je vous comprends ! Mais ne vous inquiétez pas ! Ce n’était pas la peine de me suivre jusqu’ici, je serai venu vous cherchez ! Mais enfin, puisque vous êtes là… Profitons-en ! Allons dîner ensemble ! Je suis tout à vous…
Il prononça ces derniers mots en la saisissant par la taille. Répugnée, elle le repoussa aussitôt, le faisant tomber par terre.
- Lâchez-moi !
- Ne t’en fais pas pour Ranmaru, dit Yukinojo, ce n’est qu’un pauvre mâle en chaleur et désespéré…
- Ne dis pas cela voyons ! Répondit-il en se relevant. Je ne suis que la bonté humaine qui ne cherche qu’à raviver le cœur des jeunes demoiselles ! Un humble serviteur, prêt à exaucer leur moindre désir… Ne me remerciez pas mes chéries, tout le plaisir est pour moi ! Ajouta t-il en envoyant un baiser invisible à la jeune fille.
Il ferma alors les yeux, le visage levé vers le ciel. Tandis que cette dernière se demandait sur quoi elle était tombée… Puis, il les rouvrit soudainement, semblant se ressaisir, et se tourna aussitôt vers elle.
- Au fait, savez-vous cuisiner ?
- Euh… Oui... Pourquoi cette question ? répondit-elle, surprise.
- Parfait !
Comment cela parfait ? Et pourquoi il lui demandait cela ? Visiblement, ce garçon ne tournait pas rond. Elle vit alors le visage de Kyohei s’éclairer tout d’un coup.
- Ranmaru a raison ! Pourquoi ne viendrais-tu pas dîner avec nous ce soir ? dit-il en passant un bras autour de son cou.
Et sans lui laisser le temps de répondre, il l’entraîna avec elle. Yukinojo et Takenaga s’échangèrent un regard surpris. Et sans un mot, ils marchèrent à leur côté, suivit par Ranmaru.
Ils marchèrent ainsi dans ce petit chemin, jusqu’à ce qu’ils arrivèrent devant une grande et somptueuse maison.


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MessageSujet: Re: La vie peut être un drama   La vie peut être un drama EmptyMar 6 Juil - 0:50

Chapitre 3




L’intérieur de la maison était assez lumineux. Sa décoration faisait penser à une maison ancienne, voir un vieux manoir. Mais les garçons ne laissèrent pas la lycéenne s’attarder sur les détails, ni le temps de visiter un peu. Kyohei la guida directement à la cuisine. Suivant la décoration, elle avait aussi un style ancien. Il lâcha la jeune fille, et lui dit alors :
- Tu vas pouvoir nous montrer ici ton talent, et tes spécialités !
- Pourquoi devrais-je le faire ?
Il lui saisit les mains comme Ranmaru l’avait fait tout à l’heure, et lui dit d’une voix doucereuse :
- Parce qu’à partir de maintenant, tu seras notre cuisinière. Cela t’apprendra à suivre n’importe qui comme ça, sans savoir qui il est vraiment…. Mais estimes-toi heureuse que je ne te fais pas subir pire que cela… Alors mets-toi au travail ! Et si tu es sage et obéissante, je te donnerai une photo dédicacée de moi, que tu pourras revendre très chère…
Quel culot ! Comment osait-il lui parler de la sorte ? Il se prenait pour qui celui-là ? Elle n’était pas son chien !
- C’est ça…. Pour qui me prends-tu ? Il n’y a pas marqué « pigeon » sur mon front !
Le jeune homme s'approcha d'elle, et la dévisagea d'un sourie mauvais.
- Tu n'as pas de chance d'être tombé sur moi, on dirait... Si tu veux le savoir, oui tu es un pigeon. Filer les gens ainsi, en pensant que tu t'en sortiras bien, il faut vraiment être bête et naïve !
Son sourire retomba aussitôt, et poursuivit :
- En fait, je hais les filles comme toi ! Qui ne pensent qu'à courir après les garçons, sans savoir qui ils sont vraiment... Et qui croient tout connaître d'eux, alors qu'en fait.... Elles ne connaissent absolument rien !
- Je ne suis pas comme toutes ces filles ! S’emporta la jolie brune. Tu te méprends à rester sur tes préjugés... Puisque je te dis que ma présence ici n'est due qu'à une regrettable erreur.... Je ne suis pas celle que tu crois ! J'en ai rien faire des gars comme toi... Ce n'est pas parce que beaucoup filles craquent pour toi, et font tout pour attirer ton attention, que je suis automatiquement comme elles.... Arrêtes de te prendre pour le centre du monde ! N'as-tu jamais pensé... que tout les gens n'ont pas forcément envie de faire partie de ton monde ? Qu’ils sont très bien comme ils sont, et qu’ils n’ont pas besoin de travailler à la solde d’un pauvre type qui se croit supérieur aux autres, juste parce qu’ils sont beau! (elle se radoucit un peu) Et que la seule chose qui compte pour certains, c'est de vivre seulement leur vie en paix avec les gens qu’ils aiment… Sans que des vautours viennent s’y impliquer, et qu’ils les traitent comme des chiens ! Ajouta t-elle sur un ton ferme, qui mit un terme à cette discussion.
Ils étaient restés silencieux tout les quatre. Kyohei fixait le sol, semblant s'être calmé tout d'un coup. Elle les jaugea un instant du regard, puis elle quitta la pièce. Elle réussit à trouver tant bien que mal le hall d’entrée. Lamis ouvrit la porte, jetant au passage un regard derrière elle, et sortit, la claquant derrière elle.
Cependant, avant qu’elle n’atteigne le perron, elle entendit des pas derrière elle. Si c’était encore Kyohei qui venait insister sur son rôle de cuisinière, la jeune adolescente risquerait d’avoir la main lourde… Une main se posa sur son épaule. Heureusement pour elle, il ne s’agissait pas de ce dernier. Car quand elle se retourna, elle se retrouva face à Ranmaru. Que lui voulait-il encore ce pervers ?
- Je suis désolé pour ce qu’il vient de se passer. Ne vous laissez pas atteindre par les paroles de Kyohei. Il est maladroit avec les gens, et ne sait pas comment réagir avec eux. En même temps, je le comprends. Il a tellement eu de problèmes…. Mais il n’est pas méchant au fond. Quoiqu’il en soit… J’étais sérieux pour ma proposition du dîner. Pouvez-vous l’accepter ? J’aimerai tellement apprendre à vous connaître. Mais ne vous en faites pas, je ne vous ferai rien, si c’est ce qui vous effraie... Je ne vous toucherai pas, c’est promis ! Je veux juste passer un peu de temps avec vous. Vous n’aurez pas besoin de faire la cuisine, je ne vous le demanderai pas. Je m’en occuperai… S’il vous plait, restez dîner avec nous. Juste ce soir. Dit-il en plongeant son regard dans le sien.
Il insistait tellement, que la jeune Orientale ne savait plus quoi dire, ni quoi faire. Elle baissa son regard, assez gênée.
- Je ne pense pas que les autres seront ravis de ce dîner….
- Oh que si, ils le seront ! Et s’ils ne veulent pas, tant pis ! Nous resterons vous et moi. Et nous passerons une belle soirée sans eux... Alors je vous en prie, acceptez ma proposition !! Ajouta t-il, avant de se courber, inclinant son corps au plus bas possible.
Ce type d’inclinaison… Elle savait que les japonais le faisaient pour marquer un profond respect envers la personne à qui ils s’adressaient, ou pour s’excuser. Elle se sentit embarrassé, ne sachant plus où se mettre. Il n’avait pas besoin de faire cela pour elle… Il tenait vraiment à ce dîner. Lamis voyait bien qu’elle ne pouvait refuser…
- Très bien. J’accepte.
Il se redressa, et lui sourit.
- Merci.
Elle remarqua que par rapport à tout à l’heure (dans le petit chemin), son sourire avait changé. Il semblait plus amical. Elle ne savait comment réagir face à changement d’attitude… Il lui offrit son bras, et la jeune fille s’y accrocha. Ils revinrent sur leurs pas. Cette fois-ci, il l’emmena dans la salle à manger, qui était en face de la cuisine. Les autres étaient encore là. Ils étaient dans le salon à présent. Yukinojo et Takenaga étaient assis sur un canapé, et Kyohei était debout, contre la fenêtre, le dos tourné. Le jeune homme emmena la lycéenne dans la salle à manger, qui était ouvert sur le salon. Il tira sa chaise, attendit qu’elle s’y asseye, et la repoussa contre la table, comme un vrai gentleman. Il se dirigea ensuite vers la cuisine. Voyant cela, ses compagnons vinrent aussitôt les rejoindre, tous surpris.
- Qu’est-ce que tu fais ? demanda Kyohei.
- Ne vous inquiétez pas, je m’occupe de tout ! répondit-il, avant de disparaître dans la cuisine.
- Quoi ? Ranmaru-san va cuisiner ? S’étonna Takenaga.
- J’aimerais bien voir ça ! commenta Yukinojo avec un sourire moqueur.
Il se tourna après vers leur invitée.
- Alors finalement tu restes ? demanda t-il, d’un sourire plus amical.
Elle acquiesça. Elle voyait bien que celui-ci était le plus différent des quatre. Il se montrait cool et naturel avec tout le monde. Sa gentillesse et son attention vers les autres le rendait vite attachant. Peut être qu’elle pourra lui parler plus souvent au lycée…
L’heure tournait. Voilà plus de deux heures que Ranmaru était à la cuisine. Lamis voyait bien qu’il galérait là-dedans, à en juger par l’odeur de brûlé qui en échappait…. Kyohei était adossé contre le mur, les deux autres étaient pratiquement affalés sur la table, leur ventre gargouillait, la faim les saisissant tous.
- Bon sang, qu’est-ce qu’il fout ? S’impatienta Kyohei.
- Qu’il se dépêche un peu, on meurt de faim ! dit Takenaga.
- Ouais, je ne supporte plus d’attendre ! ajouta Yukinojo.
Tout d’un coup, l’adolescente se releva subitement. Ils levèrent tous la tête vers elle.
- Je sais ce qu’il me reste à faire ! s’écria t-elle en se dirigeant vers la cuisine.
Elle en avait assez d’attendre, elle aussi. Ils n’allaient pas y passer la nuit….. C’était décidé, elle allait cuisiner, elle. Ils gagneraient plus de temps ! Devinant ses pensées, Kyohei se planta devant elle, devant la porte de la cuisine.
- Tu n’es pas obligé de le faire, tu sais…. Si tu n’en as pas envie, ce n’est pas grave… dit-il, un peu maladroitement.
La jeune Orientale croisa les bras sur sa poitrine, le fixa pendant quelques secondes.
- Pousses-toi ! Finit-elle par dire.
Elle le poussa sur le côté, et ouvrit la porte. L’intérieur était désastreux ! C’était sale, recouvert de cuisines ratées, de casseroles, d’assiettes, et de couverts. Elle ouvrit la bouche, la mine horrifiée. Ranmaru jaillit de ce bazar, avec un plat carbonisé. Elle poussa un soupire, et commença à ouvrir le frigo.
- Je suis désolé ! Je sais que j’ai promis de tout faire… Mais j’admets que j’aurais bien besoin d’un petit peu d’aide.
Sans un mot, Lamis commença à préparer le repas.
- Oh comme je suis désolé ! Vous devez m’en vouloir ! Je vous fais travailler malgré tout… Écoutez, je….
Son portable sonna. Il le sortit de sa poche, et décrocha.
- Allo ? Oooh Chérie….. dit-il avec un sourire, quittant aussitôt la cuisine pour répondre à son appel.

Moins d'une demi-heure plus tard, le dîner fut enfin prêt. L'adolescente montra enfin le bout de son nez avec un plateau rempli de nems et de pomme-chips. Les garçons regardèrent le plateau avec envie, content de savoir que leurs estomacs allaient être enfin remplis dans les minutes qui allaient suivre.
- Désolé, je n'ai pas eu le temps de préparer autre chose...
- C'est déjà pas mal ! dit Yukinojo.
Ranmaru apparut dans la salle, encore au téléphone. Mais la conversation se finissait. Il raccrocha.
- Oh je suis vraiment désolé de vous avoir laissé tout faire ! dit-il tandis qu'elle mettait la table. Quel genre d'homme je suis ? Un ingrat ! Laisser les jeunes demoiselles user leurs jolies mains à ma place.... Oh quel....
- C'est bon Ranmaru, on a compris ! Coupa Kyohei, agacé par ce coq égocentrique.
Il regarda son assiette remplie, l'eau à la bouche, et commença à goûter une pomme-chip. Une lueur s'alluma dans son regard, ainsi qu'un sourire étira son visage. Il sentait comme un feu d'artifice dans sa bouche. Mmmh ! C'était si délicieux.... Il n'avait jamais goûté avant quelque chose d'aussi bon ! Le jeune homme leva la tête vers le plafond, ferma les yeux pour savourer cet instant, et s'écria :
- C'est trop bon !
Il baissa sa tête sur l'invitée. Comment faisait-elle pour rendre un plat aussi simple, presque déjà prêt, aussi savoureux ? On aurait dit qu'ils ne provenaient pas du petit supermarché d'en bas de la rue, mais d'un restaurant cinq étoile... Il lui sourit, et dit :
- Mes compliments à la cuisinière.
- Il a raison, c'est exquis. commenta Ranmaru.
Et les autres aussi, l'appréciant autant, lui fit part de leur avis.
- Oh ce n'est rien... je n'ai rien fait de particulier.... J'ai juste rajouté quelques épices spéciales.... dit-elle, un sourire gêné aux lèvres.
Mais au fond d'elle, elle était contente d'avoir put réjouir leurs papilles. Un petit silence retomba sur la table. On entendait que le bruit des couvercles contre les assiettes. Kyohei était plongé dans ses pensées. Peut être regrettait-il son comportement du début, à l'égard de la jeune fille ? En tout cas, ce fut Yukinojo qui rompit le silence en premier, en s'adressant à cette dernière :
- Au fait, nous ne connaissons toujours pas ton nom. Nous avons oublié de te le demander....
- Je m'appelle Lamis, répondit-elle.
Ils se présentèrent chacun à leur tour, même si elle les connaissait déjà de nom. Ils commencèrent à discuter un peu de leurs cours, des professeurs, de choses banales.... L'atmosphère se détendit peu à peu.
Après le dîner, ils s'installèrent dans le salon. On apporta le thé. Et ce fut Yukinojo qui s'y colla pour le préparer. Le résultat était plutôt réussi. Cependant, les discussions prirent fin, et un long silence s'écoula. Lamis somnolait petit à petit. Et sans s'en rendre compte, elle finit par s'endormir. Ils la regardèrent dormir. Les yeux clos, la bouche légèrement mis en avant, elle avait l'air d'une enfant. Ils se décidèrent alors à la reconduire chez elle. Seulement, ne voulant pas la réveiller, Ranmaru la prit délicatement dans ses bras, et la porta comme une princesse. Il la ramena ainsi chez elle, à pied, ses trois camarades l'accompagnant.
Arrivés dans son studio (dont ils purent entrer grâce à la clé qui était cachée dans la poche du jean de la jeune fille), il la déposa avec douceur sur son lit, et la recouvrit avec ses draps. Les autres agirent en spectateur, le laissant faire. Une fois terminé, ils sortirent. Alors que Ranmaru ferma doucement la porte derrière lui, Kyohei lui demanda :
- Je vous ai vu tout à l'heure, quand tu es allé la voir, avant qu’elle ne parte... Pourquoi as-tu autant insisté pour qu'elle reste ?
Le jeune homme sourit, et se tourna vers lui.
- Je ne peux pas laisser une jeune fille s'en aller, le cœur blessé, sans faire quelque chose pou la consoler. Quand je l’ai vu la première fois, je n’ai pas sentis quelque chose de mauvais en elle. Je crois qu’elle a raison : elle n’est pas comme les autres filles. Lui avoir un peu parlé ce soir, m’a donner envie d’apprendre à la connaître plus et l’apprécier. C’est ce qui fait que je pense que nous pouvons avoir confiance en elle…. Et puis, je te l’ai ramené, parce que tu voulais avoir une cuisinière, non ?
Son camarade eut alors un sourire satisfait.

Lamis ouvrit les yeux. Elle avait fait un rêve étrange la nuit dernière. Elle avait rêvé qu’elle espionnait les quatre japonais de son lycée. S’étant fait surprendre, et après des explications, ils l’avaient emmené chez eux. La jeune fille s’était disputée avec Kyohei, qui voulait en faire sa cuisinière. Elle avait voulu partir, mais Ranmaru l’avait convaincu de rester dîner. Eh bien ! Qu’est-ce qu’elle avait fumé pour rêver d’un truc pareil ? L’adolescente se releva, et se prépara pour aller en cours.
Cependant, quand elle voulut sortir, elle se rendit compte que sa porte n’était même pas verrouillée. Elle se tourna pour regarder son lit. Non, en vérité, elle n’avait pas rêvé. Tout cela s’était réellement passé. La dernière chose que la lycéenne se souvenait de sa soirée, c’était qu’elle était assise sur ce canapé, observant les autres, essayant de lire en eux. Elle avait dû ensuite s’endormir. Puis après, ils avaient dû la ramené ici. C’était quand même bizarre ce qu’il s’était produit. En si peu de temps, beaucoup d’émotions s’étaient mélangés... Seulement, elle n’arrivait pas à trouver ce qui la dérangeait chez ces garçons…. Bah ! Elle le saura sans doute plus tard…
La jeune Orientale rejoignit ses amies près des casiers, avant le déjeuner. Elle ne les avaient pas vues de toute la matinée, puisqu’elles n’avaient pas les mêmes cours. Sauf Annie, qui était dans sa classe. Et pendant la récréation, certaines avaient eu une heure et demie de Physique ou de SVT, et comme les professeurs prenaient les cours sur les récrée... Eh bien, évidemment, leurs pauses n’étaient pas en même temps. Et puis d’autres avaient eu un contrôle qui leur avait pris la récré' pour le terminer…. Enfin bref, l’essentiel était qu’elles se retrouvaient.
- Lamis, tu étais où hier soir ? Je t’ai envoyé plein de messages sur ton portable ! Je t’ai même appelé…. Dit Nathanaëlle.
- Tiens, moi aussi, je t’ai envoyé des messages. Se rappela Annie.
- Euh…. Non, ce n’est rien… C’est juste qu’il était déchargé... Et je me suis rappelé de le charger seulement vers dix heures…. Mentit l’adolescente.
- Ohlàlà, tu ne changeras jamais toi ! Quelle tête en l’air tu fais…. Commenta Marjorie.
En réalité, lorsqu’elle avait suivit Kyohei et ses copains hier, elle avait dû éteindre son portable, craignant qu’il lui arrive ce genre de chose, et qu’elle se fasse prendre aussi vite. Enfin, cela s’était avéré à être complètement inutile, puisqu’elle s’était quand même fait attrapé…
Elles se dirigèrent vers le self. Mais avant d’y parvenir, Annie se rappela qu’elle avait oublié sa carte dans le casier. Elle y retourna seulement avec Lamis. Elle en profita pour montrer à cette dernière son bracelet qu’elle avait acheté hier. La jeune fille s’était penchée sur son bras pour l’admirer. Toutefois, étant donné qu’elle ne regardait pas vraiment où elle marchait, elle rentra en plein fouet contre quelqu’un. Aïe ! Elle s’était pris le menton de la personne sur son front. C’était encore lui… Kyohei.
- Aïe ! Décidément, ça n’arrête pas avec toi en ce moment…. Dit celui-ci en se massant le menton.
- Désolé… Je suis un peu maladroite… répondit la lycéenne en faisant de même avec son front.
Elle leva son visage vers lui, puis vers les autres.
- Merci pour hier, de m’avoir ramené. Leur dit-elle.
- Ce n’est rien miss, répondit Ranmaru, vous êtes aussi légère qu’une plume.
- Légère ? Répéta t-elle en fronçant les sourcils.
- Oui, Ranmaru t’a porté hier, et t‘as ramené ainsi chez toi. Dit Yukinojo
- Pourquoi vous ne m’aviez pas réveillé ? Cela aurait été plus simple…
- Tu nous semblais si fatigué, alors on n’a pas voulu le faire… Et puis, on te doit bien cela, après ce que tu as fait… répondit Takenaga.
- Oh non, il ne fallait pas…. Mais merci quand même ! dit-elle avec un sourire, un peu embarrassé.
Ils lui rendirent son sourire. Sauf Kyohei, qui semblait être ailleurs…
- Au fait Takenaga, désolé pour ton tee-shirt hier…
- Mon tee-shirt…. Répéta ce dernier en réfléchissant.
Se rappelant le petit incident d’hier à la cafétéria, il se ressaisit :
- Ah oui ! Oh non t’inquiètes pas, ce n’est rien… C’est déjà oublié !
Lamis ne s'était pas rendu compte qu’Annie avait continué de marcher, et était partie à son casier sans elle. Ce fut seulement quand celle-ci revint avec sa carte de self, qu'elle le remarqua. Takanaga semblait comprendre que sa copine l'attendait, alors il lui dit :
- Bon, on te laisse... Et reviens quand tu veux !
Sur ce, ils détournèrent les talons, et partirent en direction de la cantine. Les deux jeunes filles se dirigèrent à leur tour là-bas, où leurs amies devaient sans doute déjà les attendre. A moins qu'elles n'aient déjà commencé à manger....
- Dis-donc, tu en as mis du temps. Ce n'était qu'une petite bousculade... Les excuses prenaient autant de temps ? commenta Annie.
- Ah ? Non....
- Tu me caches quelque chose ! déclara t-elle de son air malicieux.
La jeune Orientale sourit. Puis elle commença à lui raconter son histoire d'hier avec les quatre japonais du lycée. Elle pouvait la lui raconter à Annie. C'était une amie proche. Elles se connaissaient depuis la primaire, et celle-ci ne l'avait jamais trahi une seule fois. Elle se montrait toujours discrète et compréhensible, quand il s'agissait de secrets. Enfin, même si là, ce n'en était pas vraiment un... Elle se moqua tout de même un peu de la lycéenne, sur le fait que cette dernière les avait suivis. Elles eurent du mal à trouver une table libre à la cafétéria, et comme elles l'avaient supposé, les autres s'étaient déjà trouver une place, et avaient déjà commencé à manger. Tant pis ! Ce n'était pas grave. Cela arrivait souvent, et puis, elles étaient trop pour pouvoir être toutes à la même table. Donc il fallait se séparer. Elles purent se trouver deux places, l'une en face de l'autre. Lamis continua son histoire, faisant par moment rire son amie, qui l'écoutait avec attention.
- Quel boulet ce Ranmaru ! Et donc, ils habitent tout les quatre dans la même maison ? Tu ne trouves pas cela bizarre ?
A vrai dire, la lycéenne n'y avait pas trop pensé. Cela l'avait même presque paru normal. Hier, une succession d'évènements s'étaient produits, qui l'avait permis de rester indifférente à tout cela. C'était vrai, comment se faisait-il qu'ils habitaient tout les quatre dans cette somptueuse maison ? Des lycéens comme eux, n'avaient pas les moyens de s'en offrir une pareil... Leurs parents avaient sûrement dû collaborer... mais pourquoi ? Était-ce dû à leur amitié qui était aussi forte, au point de vivre ensemble ?





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MessageSujet: Re: La vie peut être un drama   La vie peut être un drama EmptyMar 6 Juil - 0:53

Chapitre 4




L'adolescente put retrouver facilement le chemin cette fois-ci. Elle n'avait pas vu les quatre japonais descendre du bus. Ou peut être avaient-ils pris une autre ligne pour éviter que la même erreur d'hier se reproduise ? Non, c'était idiot. Elle avait compris la leçon. Elle ne filerait plus jamais quelqu'un comme ça.... La lycéenne trouva devant la maison de son propriétaire, une jeune fille d'environ dix sept/dix-huit ans qui semblait l'attendre. C'était une japonaise, qui d'apparence était assez mignonne. Avec ses cheveux relevés en couettes qui lui donnaient un air de petite fille, sa petite robe rose et blanc, ses élégantes chaussures blanches, assortis avec son sac, et tous ses bijoux... Elle avait l'air de la parfaite fifille à son papa. Elle lui fit un grand sourire, et lui dit
- Bonjour ! Tu es la nouvelle voisine de Kurosagi-chan, n'est-ce pas ? Enchanté ! Moi c'est Ayumi Kitano !
Sur ces mots, elle se rapprocha d'elle, et lui tendit une main. Sa voix était claire et assez enfantine. La jeune Orientale lui sourit également, et répondit :
- Salut ! Moi, c'est Lamis !
Quand on parlait du loup.... Kurosagi monta justement les escaliers à ce moment. En voyant la jeune fille à côté de la jeune lycéenne, plusieurs émotions passèrent sur son visage. D'abord de l'étonnement, puis du dégoût, à l'exaspération.
- Qu'est-ce que tu fais là ? demanda t-il aussitôt, agressivement.
- Ohayô Kurosagi-chan ! Je parlais à ta nouvelle voisine ! répondit-elle. Je suis sa petite-amie ! Ajouta t-elle à l'adresse de son interlocutrice.
Le jeune homme s'étonna d'avantage.
- Hein ?? Tu n'es pas ma...
- Si tu suspectes des trucs anormaux chez lui, c'est normal ! C'est un escroc ! dit-elle comme si de rien n'était, toute souriante. Mais ne t'en fais pas, il escroque pour le bien ! Il reprend l'argent des escrocs professionnels pour les rendre à leurs victimes.
Lamis en fut surpris de cette révélation. C'était quoi cette histoire ? Un escroc !? C'était une façon de parler, ou... c’était vrai ? Son air innocent, et sa façon dégagé d'annoncer cela, comme si c'était naturel.... A croire qu'elle avait l'habitude de fréquenter des mauvais types... La jeune Orientale trouvait cela un peu bizarre de sa part. Surtout que ces paroles irritèrent son propriétaire, ce qui était de plus en plus suspect.
- Ne dis pas ce genre de choses devant n'importe qui ! Tu es vraiment folle ! C'est à cause de gens comme toi que je risque de me faire attraper par la police... Fiche le camp maintenant ! Tu me causes que des problèmes... Rentres chez toi ! Et n'apparais plus jamais devant moi ! Est-ce bien clair ? S’énerva ce dernier, avant de rentrer chez lui, claquant une nouvelle fois la porte derrière lui.
La dénommée Ayumi dévala alors directement les marches, et s'en alla, les larmes aux yeux. L'adolescente resta un moment planté là, abasourdie par ce qu'elle venait d'apprendre. Son proprio'.... Un escroc ! Elle ne comprenait pas comment elle avait pu emménager à côté d'un homme pareil.... Pourquoi cela n'arrivait qu'à elle ? De se retrouver embarquer en de tels évènements… Elle rentra chez elle, alors que cette scène se re-défilait dans sa tête.
Lamis commença à préparer à manger. Elle repensa aux paroles de cette fille... "Il escroque pour le bien... Reprend l'argent des escrocs professionnels pour le rendre à leurs victimes." En somme, c'était une sorte de Robin des Bois des temps modernes... Non, impossible ! Un escroc restait un escroc !
Alors qu'elle venait de terminer de faire des sushis, elle reçut un message sur son portable, de la part de Ranmaru. "Miss, venez manger chez nous encore, ce soir." Ce sms l'étonna. Comment avait-il fait pour avoir son numéro ? Elle regarda ce qu'elle venait de préparer. La jeune fille se rendit compte qu'elle venait de faire ça machinalement. Elle se mit à réfléchir. Moui... Pourquoi pas ? Peut être que c'était le début d'une nouvelle amitié qui commençait... Elle mit ses sushis soigneusement découpés, dans un plateau, qu'elle recouvra d'un film transparent. La brune prit sa veste, et sortit. Juste au moment où son proprio' en fit de même, coiffé d'un chapeau à la Michael Jackson. Il la dévisagea.
- Ne fais pas attention à tout ce qu’Ayumi a raconté... dit-il brusquement. Tu sais, il...
- Ne t'en fais pas, coupa t-elle, ça ne me regarde pas ! Tant que ces histoires ne concernent ni moi, ni ma famille... Tu peux faire ce que tu veux !
Sur ces mots, elle le laissa là, et s'en alla.
Elle frappa à la porte. La lycéenne se disait qu'elle avait l'air peut être cruche à débarquer ainsi, avec son plateau.... Même si on l'avait quand même invité, elle se sentit gêné. Elle espérait que ce soit au moins Yukinojo qui allait ouvrir, ou bien Ranmaru. Mais que ce dernier ne commençait pas à s'extasier devant elle, sinon la jeune fille retournait chez elle illico. Pas de chance pour elle, ce fut Kyohei qui lui ouvrit.
- Euh... Ranmaru m'a invité... commença t-elle à dire, mal à l'aise.
L’adolescente n’avait pas envie d’avoir l’air d’un pot de colle. Surtout après leur dispute d’hier… Il baissa son regard sur son plateau. Une lueur gourmande passa sur son visage.
- Oh mais entres ! fit-il avec un grand sourire.
Il se décala sur un côté pour la laisser passer. Dès que l’adolescente entra, il ferma la porte derrière elle, et la verrouilla. Il passa sa main autour de ses épaules, et lui demanda :
- Alors, que nous as-tu préparés de bon ce soir ?
- Ben ça ne se voit pas ? Des sushis….
Il l’emmena au près des autres qui étaient dans le salon. Seul Yukinojo la salua. Takenaga fixait le plafond, l’air complètement perdu dans ses pensées. Et Ranmaru n’était pas là. D’ailleurs, il était parti où celui-là ? Il n’allait quand même pas la lâcher alors que c’était lui qui l’avait invité ? Le voilà qui arrivait enfin de la cuisine, avec des cartons de Pizza de chez Domino.
- Voilà, j’ai fait des pizzas ! dit-il, l’air ravi.
En entendant le mot « pizza », Takenaga semblait se réveiller tout d’un coup. Il se redressa, pour se tourner vers eux.
- Tu les as faits ? Ou tu les as commandées plutôt ? Commenta Kyohei avec un sourire moqueur.
- Oh c’est pareil… D’une façon ou d’une autre elles vont finir dans ton estomac…. Alors quelle importance ? Répondit Ranmaru.
Kyohei poussa un soupire en secouant la tête. Tandis que ce dernier baissa la tête sur le plateau de la jeune Orientale, qui celle-ci venait de se rendre compte qu’elle n’en avait pas fait assez pour tout le monde… Il se rapprocha d’elle, plongeant ses yeux noirs dans les siens. Elle regarda ses cheveux bruns lisses qui lui arrivaient jusqu’aux épaules. Comme ceux de Kyohei en somme… Il se pencha un peu sur elle, et déclara :
- Oh non, miss ! Je ne crains que vous vous soyez donné du mal pour rien…. Mais ce n’est pas grave, je vais vous en débarrasser ! Ajouta t-il en lui prenant des mains son plateau.
Il s’en alla avec, un sourire gourmand aux lèvres, avant que Kyohei ne comprenne ses intentions. Trop tard ! Celui-ci semblait plutôt vif et rusé pour ce genre de choses… car aussitôt il s’écarta de la jeune fille, et s’élança vers lui, qui commença déjà à courir. Il le coursa après dans toute la maison. Les autres agirent en spectateurs, visiblement amusés de la scène. Surtout qu’on les entendait crier à l’étage du haut :
- Rends-moi ça !
- Non, ils sont à moi !
- Non à moi ! Redonne-moi mes sushis !
- Si je ne l’avais invité ici, elle ne les aurait pas rapportées ! Donc ils me reviennent…
- C’est ça ! J’en suis sûre qu’elle les a fait pour moi…
- Tu rêves !
Et cela continuait, même en revenant ici dans le salon. °Quels gamins ! Se chamailler pour ça…° pensa Lamis. Ils s’arrêtèrent enfin au bout d’un quart d’heure. Ils s’assirent chacun sur un fauteuil, essoufflés. Finalement, à croire que c’était Kyohei qui l’avait remporté, puisqu’il tenait le plateau dans ses mains. Takenaga soupira, et se releva, afin de déballer le contenu des cartons à pizza, et de les mettre dans des assiettes.
- Allez, ramenez-vous ! Je meurs de faim, moi… dit-il à l’adresse de ses camarades.
Alors que tout le monde s’installa à table, Kyohei vint tranquillement s’asseoir, gardant toujours le plateau de sushis contre lui, comme un trésor. Avec l’air du parfait petit glouton qui ne pensait qu’à son estomac.
- Aller Kyohei ! lui crièrent les trois garçons.
Ils essayèrent de le lui arracher des mains, mais ce dernier montra plus de résistance que prévu... La lycéenne soupira. Il lui faisait penser à un enfant démoniaque qui venait de voler des jouets, et qui ne voulait pas les rendre. Alors c’était la camisole de force…. En fait, elle avait surtout peur que son plateau se casse, et de retrouver ses sushis à l’état de bouillie…
Enfin, quand les garçons réussirent finalement à arracher ce maudit plateau des mains de cette fripouille, sans abîmer le plat, et qu’ils commencèrent tous à manger, il était près de vingt-deux heures. Sans compter leur ami Kyohei qui s’empiffrait les pizzas et les sushis comme un goinfre, et qu’il ne cessait de répéter après (pratiquement) chaque bouchée :
- Mmmh ! C’est délicieux !
- Regardez-moi ce morfale ! s’écria Yukinojo.
Cette remarque fit rire les autres, Lamis également. Elle ne pensait pas que ses sushis auraient un tel succès. Elle était tout de même contente d’elle.
- Je ne savais que tu savais faire de la cuisine japonaise… Mes compliments ! C’est très réussi ! dit Takenaga.
- Merci ! dit-elle en souriant, assez gêné. En fait, j’ai appris toutes sortes de recettes, provenant de plein de pays différent…. Dans les spécialités japonaises, j’ai pratiquement tout essayé ! Et comme pour la plupart c’est de la nourriture saine et équilibré, autant en profiter….
Kyohei afficha un sourire béat, l’air de dire : « Tu nous fera goûter tout ce que tu sais faire ? ». Il lui dit alors :
- Tu ne veux toujours pas être notre cuisinière ? En plus de cela, tu seras très bien payé… dit-il, comme s’il lançait un défi.
- Je ne sais pas…. Tu sais, en général, je ne cuisine pas pour l’argent, mais seulement pour le plaisir….
- Et si je te payais cinquante euros par jour ?
- Ca marche !
- Vous voyez ? Je savais que je réussirais à la convaincre ! dit-il à l’adresse des autres, avec un sourire triomphant.
La jeune fille se rappela soudainement de la réflexion qu’Annie lui avait fait ce midi. « Tu ne trouves pas ça bizarre qu’ils habitent tout les quatre dans la même maison ? ». C’était donc le moment de leur demander…
- Au fait, je voulais savoir… Cette maison… Vous l’avez tout les quatre acheté ?
- On l’a loué cet été. Avant, on habitait dans une pension… Mais comme on en avait marre, on a rassemblé toutes nos économies, et on a préféré venir s’installer ici… expliqua Takenaga.
- Et pour le loyer, vous faites comment ? Cela doit coûter cher pour des jeunes lycéens comme vous… Vos parents ne vous aident pas ?
Un petit silence s’installa. Ce fut seulement Ranmaru qui le rompît au bout d’un certain temps.
- On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a… Il n’est pas très cher non plus…
Elle s’en étonna. Une belle maison comme celle-ci…. Avec un loyer pas cher ? Ce serait un miracle !
- Tu sais, nous n’avons jamais été très proche de nos familles. Alors, se retrouver seul ici est un réel bonheur pour nous… dit Yukinojo.
L’ambiance devint étrange. Takenaga toussota, et Kyohei lui lança un regard noir. L’atmosphère fut plus tendue tout d’un coup.
- Ne cherches pas à comprendre pourquoi. Il y a des souvenirs qui ne valent mieux pas être remué ici, au risque de provoquer des avalanches….
- Excusez-moi, je ne voulais pas me montrer aussi curieuse….
Pour ne pas laisser cette soirée se finir mal, ils préfèrent changer de sujets. La lycéenne commençait à bien s’entendre avec eux. L’animosité ambiante était assez forte ce soir. On discutait, riait, plaisantait… A croire qu’ils se connaissaient depuis bien longtemps. On passa ensuite au salon. La soirée semblait bien finir. Jusqu’au moment où Yukinojo déclencha la question qui fit revenir le silence dans cette pièce :
- Alors, ça va ? Tu t’entends bien avec ton proprio ?
L’adolescente le regarda, tandis que son sourire s’effaça. Elle haussa les épaules. La relation était plutôt moyenne... Jusque là il ne lui parlait pratiquement pas. En fait, le seul moment où il lui avait parlé, c’était juste avant de venir ici… Mais elle s’en fichait, de le voir ou pas. Elle ne faisait pas sa vie avec lui après tout….
- Bah ! Pourquoi devrais-je m’occuper d’un escroc ? Il a mieux à faire que de s’occuper de moi…
La jeune Orientale avait choisi exprès ces mots. Sous leurs regards surpris, elle leur raconta la confession qu’Ayumi lui avait faite. De toute façon, elle savait qu’elle n’avait pas besoin de leur dire cette information sur Kurosagi, puisqu’elle en était sûre qu’ils le savaient déjà.
- Ca ne m’étonne pas d’Ayumi ça…. Commenta Takenaga.
- Bon, puisque tu es au courant, autant te raconter toute l’histoire... Dit Yukinojo. Kurosagi-san est très connu au Japon, puisqu’il est l’Escroc des escroc. Tout a commencé au jour où il est rentré chez lui, de l’école. Il était encore au lycée…
- Stop !!! s’écria Kyohei, l’interrompant. Tu ne vas pas lui raconter cette histoire ??? Mais tu es fou !!!
- Pourquoi pas ? Elle sera bien mise au courant un jour ou l’autre….
- Yukinojo a raison. Commenta Ranmaru.
- Je ne crois pas que Kurosagi-san accepterait qu’on lui en parle…. Intervint Takenaga.
- Et c’est moi qui vais lui raconter, continua Ranmaru sans même l’écouter. Tu expliques mal Yukinojo… On ne commence pas à raconter une histoire en commençant par le milieu ! Il faut d’abord lui expliquer tout depuis le commencement…
Il se tourna vers elle, et poursuivit :
- Dans ce monde, il y a 3 types d'escrocs : ceux qui abusent des gens et leur soutirent de l'argent, les Shirosagi ; ceux qui manipulent les sentiments d'autrui pour mieux les avoir, les Akasagi ; et celui, en utilisant les Shirosagi et Akasagi comme de la nourriture. Dans l'histoire, c'est l'escroc absolu. Son nom est... Kurosagi. Cette légende vivante résulte du jour où, le père de Kurosagi a été trompé par un Shirosagi, qui le détruit. Et détruit sa famille.
Ce jour-là, Kurosagi était rentré de son lycée. A cet époque, il n’avait encore que quinze ans… Il a trouvé sa maison très calme. Seulement… Quand il est passé devant son salon, la porte était ouverte. Et le spectacle qui s’offrait à l’intérieur n’était pas très gai… Sa mère, sa grande sœur, et son petit frère… était chacun étendu sur un meuble, sur une marre de sang. Le jeune Kurosagi-san a voulu s’approcher de leurs corps sans vie, mais quelque chose l’en a dissuadé…. Son père est apparu à l’autre bout du couloir, un couteau plein de sang à la main, l’air d’un fou.
« Papa ! » a crié le jeune homme, effaré. Mais son père a tendu son couteau devant lui, s’avançant en sa direction. Et juste au moment où il a approché son fils, il s’est tué lui-même.
Lamis ouvrit de grands yeux ronds. Quelle horrible histoire ! Et quel père indigne ! Pas étonnant que le fils tournait mal…
- Donc après, tu devines la suite : Kurosagi cherche à venger son père et sa famille, en détruisant tout les Shirosagi qui puissent exister sur terre. Continua Ranmaru. Il en a ruiné déjà un bon paquet au Japon. Et comme la police le recherche, il s’est enfui ici, en France. Enfin, il n’a pas vraiment fui… Puisqu’il s’est rendu compte qu’il en existait aussi une grosse partie ici, qui profitaient des étrangers, pour mettre leurs sociétés sur la faillite, afin de rendre celles du Japon (et évidemment la leur) supérieures aux autres.
Elle fixa un point sur le mur. Elle ne pensait pas que des gens comme ça existaient réellement. Ceux qu’on voyait dans les médias paraissaient parfois irréels. Oui, car en y réfléchissant, comment des êtres humains étaient ils capables de produire de tels actes ? Comment pouvait-il être possible que des hommes aussi cruels et perfides puissent exister ? La réalité nous montrait parfois des choses absurdes et surprenantes à la fois, mais qui pourtant étaient vrai. Cependant, la jeune fille commençait à tomber de fatigue. Il était temps de rentrer... Les garçons la raccompagnèrent alors chez elle.

A peine que l’adolescente arriva à son casier, que Justin lui sauta pratiquement au cou :
- Lamis !! Il faut que tu m'aides !!! C'est très important !!
Elle se tourna vers lui, tel un zombie, l'air fatigué. Il la dévisagea.
- Toi, tu t'es couchée tard hier soir ! A moins que tu n'as pas dormi de la nuit....
Sans blague ? Il avait trouvé ça tout seul ? Hier, en rentrant chez elle, il était déjà minuit passé. Et le temps qu'elle se couche, et qu'elle s'endorme, il devait être près d'une heure. Et ce matin, son réveil avait sonné à six heures et demie. Alors s'il jugeait qu'au moins cinq heures de sommeil était suffisant, il pouvait aller se rhabiller....
- Tu devrais te coucher plus tôt ! Comme moi par exemple, je me couche à neuf heures du soir. Et en attendant que je m'endorme il est neuf heure et demi... Et je me réveille à sept heures tapantes ! Donc tu sais, neuf heures de sommeil est bon....
- Justin ! Coupa la lycéenne. Je n'ai pas la tête à écouter ton discours.... Alors dis ce que tu as à me dire, et vas t'en !
- Bon d'accord ! Il faut absolument que tu me prêtes "Ménagement des Sciences, septième édition" de Patrick Colins ! Celui qui se trouve dans la bibliothèque de ton père.... C'est une édition ancienne, qui est devenu plutôt rare de nos jours, puisqu'on ne les trouve plus ni dans les magasins, ni dans les bibliothèques municipales, car l'édition a arrêté sa fabrication. Tu m'écoutes Lamis ?
Celle-ci bailla, et répondit d'une voix un peu ensommeillée :
- Oui, d'accord. Je demanderai à mon père...
- Merci !!! Je t'adore !!! dit-il en lui sautant au cou, la prenant dans ses bras.
Elle s'écarta, en affichant une grimace de dégoût.
- Je t'en prie Justin !
- Au fait, tu n'étais pas dans ton studio hier ? J'ai essayé de te rejoindre plusieurs fois.
- Euh... Si si... C'est juste que j'étais fatiguée, et je faisais mes devoirs, alors je ne voulais pas être dérangé... mentit l'adolescente.
- Tu aurais pu m'envoyer un sms au moins, pour m'expliquer cela. Bon ce n'est pas grave, c'était juste pour le livre...
En fait, si la jeune lycéenne n’avait pas envie de parler, c’était parce qu’elle était préoccupée par cette histoire avec Kurosagi. Elle trouvait que cette histoire de vengeance ne servait à rien. Ce n’était pas en se vengeant qu’on arrivait à se délibérer de la douleur. Au contraire, on ne faisait que l’aggraver. Il aurait pu tout simplement oublier cet évènement. Certes, au départ, ce serait difficile. Mais en se forçant, et en rassemblant tout son courage, on pouvait y arriver. Les blessures se cicatriseraient avec le temps, les années… Il aurait pu reprendre petit à petit une vie normale. Et là pourtant, consacrant sa vie à cette revanche, ne faisait que de la gâcher.
La jeune Orientale fut tirée de ses pensées par la voix de Justin :
- Tu es sûre que ça va Lamis ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette… Tu as des problèmes à la maison ? S’enquit ce dernier.
Elle secoua la tête, et répondit :
- Non, non ça va. Ne t’inquiètes pas, je suis juste fatigué.
- Tu en es sûre ? Insista t-il.
Elle acquiesça, et lui sourit, pour lui prouver ses paroles. Elle ne voulait pas qu’il s’inquiète pour elle, surtout qu’il n’y avait pas grand-chose... Lamis ne savait pas pourquoi pour l’instant, elle n’avait rien dit à personne sur sa nouvelle relation avec les quatre japonais. Pourtant, elle connaissait Justin depuis la maternelle, et il était son meilleur ami. Mais elle n’avait pas envie de lui en parler. La jeune fille préférait garder cela pour elle. De toute façon, il finira bien par le savoir un jour ou l’autre... Alors pourquoi se presser ?
Ses copines arrivèrent, se jetant littéralement sur elle, toutes surexcitées. Le jeune homme s’éloigna, les laissant entre elles.
- Bonne nouvelle : mes parents sont enfin d’accord ! Je vais pouvoir y alleeeer ! s’écria Lisa.
- C’est trop cool ! Il ne reste plus que toi, Nathanaëlle, et Jane, dit Alice à l’adresse de la jeune Orientale. Vous ne devez à tout prix convaincre vos parents ! Un évènement pareil, ça ne se rate pas….
Elles parlaient du prochain festival de manga, qui arrivait la semaine prochaine. Elles ne tenaient pas à le manquer, car certains de leurs auteurs favoris allaient venir. Alors pour elles, c’était enfin l’occasion d’obtenir des autographes d’eux… Ce que la lycéenne trouvait curieux chez ses amies, c’était qu’elles étaient pratiquement toutes passionnées de manga, mais n’étaient pas spécialement attirés par la culture asiatique, et les gens en eux-mêmes. Ou alors (pour certaines) il fallait vraiment qu’ils soient des canons, comme les mannequins (qui posaient moitié nus dans les couvertures de magazines)... Mais pour elles, les mystères de l’Asie ne s’arrêtaient qu’aux mangas, et à leurs fantaisies.
- C’est clair ! Mais ne vous inquiétez pas, je ferai tout mon possible pour que mes parents me laissent y aller ! Seulement, ça ne va pas être évident, puisque je ne vis plus trop avec eux…
Oups ! L’adolescente avait ajouté cette dernière phrase machinalement, sans vraiment faire attention à ce qu’elle disait. Du coup, cela les étonna :
- Quoi ??
- Qu’est-ce que tu as dit ???
- Tu ne vis plus avec tes parents ???
- Pourquoi ?? Il s’est passé quelque chose ???
Elle dût par conséquent raconter la cause de son déménagement, et évoquant son propriétaire excentrique (en omettant bien sûr cette histoire d’escroqueries par vengeance). Elle n’avait pas besoin de leur raconter le troisième point : qu’elle habitait suffisamment proche des quatre japonais, rendant à cette proximité une bonne entente entre tout les cinq. Non, cela ne les regardait pas. Et à vrai dire, elle avait peur qu’elles lui fassent des critiques péjoratives là-dessus, et qu’elles prennent ce rapprochement pour autre chose de plus concret….
Elles semblèrent toutes les neuf choquées de cette nouvelle, car la plupart ne dirent rien, et d’autres l’appréhendèrent. Et la félicitèrent pour être la première dans le groupe à pouvoir se jouir à présent, de libertés totales en l’absence de ses parents, en ayant quitté le nid familial avant même d’avoir atteint sa majorité.
La sonnerie retentit. Annie et Lamis allèrent au cours d’EPS. Pour ce cours, leur classe était mélangée à une autre, car cela leur permettait de pouvoir faire plus d’équipes. Ce fut seulement quand les quatre japonais entrèrent dans la salle de sports, tous vêtus de leurs survêtements, que la jeune Orientale se rappela qu’elle était dans le même cours qu’eux. Aujourd’hui : ils avaient basket.
Cependant, les garçons ne firent pas la moindre attention à elle durant tout le match, tellement ils étaient concentrés à leurs jeux. Elle ne les avait jamais vus aussi dynamique. Surtout Kyohei, il l’impressionnait avec son agilité et sa rapidité. Il se montrait assez possessif avec le ballon, et le plus impulsif de son équipe, ce qui attirait la colère des joueurs. Eh bien, ça ne rigolait pas…
La jeune fille se retrouva toute seule. Annie était avec d’autres filles de la classe. Et ces filles-là, elle ne les portait pas dans son cœur… A peine que cela faisait un mois que les cours avaient commencé, qu’elle s’était déjà faite des ennemis dans sa classe. Les gens étaient plein de préjugés…. Tout le monde la trouvait quand même assez bizarre et nunuche avec ses tuniques. En réalité, c’était parce qu’elle n’était pas comme eux. Elle, elle avait son monde à part. Et eux, ils avaient le leur…
Enfin, heureusement pour elle, Walid et Mohanad se décidèrent à la faire rentrer dans leur équipe. Les autres n’étaient pas tellement ravis de l’avoir avec eux, mais ils devaient bien faire avec. Ils ne lui passèrent pas (ou très peu) le ballon, ne lui accordant pas beaucoup d’attention. Seul Walid et Mohanad se montraient sympa avec elle. En même temps, ils la connaissaient depuis assez longtemps, alors ils savaient l’apprécier pour ce qu’elle était. Quand les autres jouaient trop entre eux, les trois irakiens s’arrêtaient pour discuter. Même si cela faisait râler le prof de temps à autre, ils s’en fichaient…
A la fin de la journée, la lycéenne fut complètement épuisée. Il ne fallait pas oublier qu’elle avait du sommeil à rattraper, et le sport avait puisé toute sa réserve d’énergie… En arrivant devant chez elle, elle tomba à nouveau sur la jeune Ayumi. La voilà qui tapait comme une sourde contre la porte de Kurosagi, répétant son nom, dans l’espoir que celui-ci lui réponde. Cette dernière se tourna vers elle, finissant par lui sourire avec gentillesse.
- Ohayo Lamis-san ! Bon, je vais y aller ! Ce sourd n’en fait qu’à sa tête…. Ajouta t-elle, alors que son sourire s’attrista.
La japonaise s’en alla. L’adolescente se demandait ce qu’il s’était passé entre eux, pour que cet escroc soit aussi fâché… Elle haussa les épaules, et s’apprêta à rentrer, lorsqu’elle vit par terre, devant sa porte, un pull marron. Elle le ramassa. C’était un pull d’homme. Il devait sûrement appartenir à son propriétaire… Elle frappa à sa porte, afin de le lui rendre. Ben quoi ? La jeune Orientale n’allait pas laisser traîner ça par terre. Surtout qu’il en avait peut être besoin… La porte s’ouvrit brusquement, avec un proprio furieux qui apparut.
- Je t’ai dit d’arrêter de me harceler…
Il s’interrompit en voyant de qui il s’agissait. Apparemment, ce n’était pas la personne à laquelle il s’attendait….
- Que veux-tu ? Lâcha t-il.
- Tiens, tu as perdu ce pull, il me semble… dit-elle en le lui tendant.
- Merci.
Mais au moment où il le prit, un portefeuille tomba de la poche du pull, sur le sol, en s’ouvrant. Elle le ramassa. Sur une carte d’identité, il était inscrit Tsukasa Oijii, avec la photo de Kurosagi dessus. C’en était une fausse. Elle comprit alors qu’il se servait de cette carte pour tromper ses clients. Lamis n’eut le temps de voir plus de détails sur le portefeuille, car celui-ci le referma d’un coup sec. Il lui lança un regard noir. Soutenant son regard, elle se releva, tandis qu’il en fit de même.
- Tu le sais, n’est-ce pas ?
La voyant froncer des sourcils, il reprit :
- Mon passé… Ces imbéciles te l’ont raconté… Pour quelqu’un qui fait style qui s’en fiche de tout, tu as osé mettre ton horrible nez dans mes affaires…
Elle ne répondit pas. Sentant qu’il y avait de l’électricité dans l’air, et n’ayant pas la tête à affronter cela, elle préféra s’esquiver. Elle détourna les talons, en direction de la porte de son studio. Seulement, bien avant de faire un pas, il la prit par une épaule, l’obligeant à se retourner vers lui.
- Ne fuis pas !! Dorénavant, mêles-toi de tes affaires !!! Ce n’est pas la peine de…
- Il faut bien que je sache qui est mon voisin. Afin de savoir s’il ne m’embarquera pas dans ses histoires…
- Non, pourquoi devrais-je t’embarquer dans mes problèmes ? Je n’ai pas besoin de l’aide d’une fille comme toi… Ca ne te regarde pas ! Alors occupes-toi de ta paillasse, et laisse-moi tranquille ! Ajouta t-il en la poussant.
Il s’écarta, et rentra chez lui en claquant la porte derrière lui. Quelle brute ! Qu’il reste seul dans sa vie noire ! S’il se faisait attraper par la police un jour, ce sera tant pis pour lui ! Non mais, en quoi cela la regardait ? S’il croyait que ses problèmes l’intéressaient…. Elle ne lui avait rien demandé ! Et qu’est-ce qu’il avait bon sang à critiquer sa figure ??? Il avait vu la sienne ???
Bon à présent, un bon dîner, et au dodo ! Cependant, alors qu’elle sortit ses affaires de cours, et qu’elle les posait sur son bureau, on sonna à la porte. Tiens, qui cela pouvait être ? La jeune fille n’attendait pourtant personne ce soir…. Elle alla ouvrir. Sur le seuil de la porte, elle trouva alors… Justin. Justin ?! Que faisait-il là ? En fait, elle avait bien sa petite idée, mais… elle n’en était pas sûre.
- Salut ! Je suis venu m’assurer que tout allait bien ! Et pour savoir aussi, si tu avais le livre…
Bingo ! Elle le savait… Oh non ! Qu’est-ce qu’il pouvait être collant des fois…. Quand il voulait quelque chose, il ne lâchait pas l’affaire jusqu’à ce qu’il l’obtienne.
- Justin, je viens juste d’arriver ! Tu ne crois tout de même pas que j’aurais le temps d’aller chez moi, demander le livre à mon père, et de revenir ici en deux minutes ?
- Non, bien sûr… héhéhé…. Mais j’espérais quand même…
- N’espère rien, et tais-toi ! Sois patient, le weekend approche…
- Tu ne vas pas me le rapporter avant lundi ?? S’étonna le jeune homme, désespéré.
Croisant le regard venimeux de sa copine, il préféra se taire.
- C’était surtout pour savoir comment tu allais. Comme tu n’avais pas bonne mine ce matin…
- Justin, je t’ai dit que j’étais fatiguée !
- Bon, tout va bien alors ?
- Oui !
- Bon alors, je vais y aller…
- Oui !
Seulement, un deuxième coup de sonnette retentit. Et cette fois-ci, ce fut Kyohei.
- Bon alors, qu’est-ce que tu fais ?? On t’attend !! s’écria ce dernier.
Ne remarquant pas la présence de son ami, il prit la lycéenne par le bras, et l’entraîna dehors. Ce dernier les rejoignit, après avoir fermé la porte derrière lui.
- Vous vous connaissez ? demanda t-il, surprit.
Elle ouvrit la bouche pour lui répondre, mais le nippon la devança. Il se retourna, et lança par-dessus l’épaule de sa camarade.
- Ouais, et alors ? Ca te dérange ?
- Non, non… Je disais cela comme ça…
- Fermes-la alors ! Et toi, avances ! Ce freluquet fermera la porte à ta place… N’oublies pas de mettre les clés sous le paillasson ! Ajouta t-il en jetant un dernier regard au jeune homme, avant de descendre les escaliers, obligeant l’adolescente à le suivre.
Justin ne se laissa pas faire. Furieux, il leur emboîta le pas, et se planta devant lui.
- Eh oh ! Comment tu me parles toi ? Pour qui te prends-tu ? Ce n’est pas parce que t’es populaire, que tu dois te permettre de te comporter comme bon te semble avec les autres…
- Fiches-moi la paix l’intello ! Occupes-toi de tes calculs et de tes sciences… et laisses-nous tranquille !
- Ouais, je préfère être un intello, qu’un débile profond comme toi, qui j’en suis sûr, n’est même pas fichu d’apprendre une seule table de multiplication… à cause de ce petit pois qui te sers de te cerveau !
- C’est ça… Et qu’est-ce que tu sais de moi ? Pour pouvoir ainsi me juger…
- Il suffit de t’observer pour ça…. Il faut vraiment être stupide pour traiter les gens comme son chien, comme tu le fais avec mon amie. Ajouta Justin en posant son regard sur celui de la jeune fille.
- Je ne la traite pas comme un chien ! C’est juste que… J’ai besoin d’elle pour…
- Pourquoi ? C’est vrai ça d’ailleurs, tu l’emmènes où comme ça ? Je sais ce que tu vas me dire : que ça ne me regarde pas… Mais à savoir où un type comme toi, peut emmener une jolie jeune fille en fleur…
- Fermes-la !! cria Kyohei.
Il s’approcha dangereusement de lui, et l’empoigna par le col de son pull.
- Tu commences sérieusement à me saouler ! Pour qui me prends-tu ?? Je ne suis pas un salaud !!! Contrairement à ce que tu penses, je n’abuse pas des jeunes filles… Tu portes des préjugés sans savoir de quoi tu parles ! Alors au lieu de dire n’importe quoi, tu ferais mieux de moins de te la ramener, et de t’occuper de ta sale gueule !!! Qui en aurait bien besoin d’ailleurs….
- Non mais…
Lamis dût intervenir, avant que cela ne finisse en bagarre de sang. Elle s’interposa entre eux deux.
- Arrêtez tout les deux ! Vous vous prenez vraiment la tête pour rien… Laisses tomber Kyohei… viens ! Ne t’inquiètes pas Justin, Kyohei n’est pas le type que tu crois… Alors il est inutile de te faire tout un film…
Le japonais fixa le lycéen d’un regard mauvais, et dit :
- Tu as de la chance que je sois pressé ! Sinon je n’aurais pas hésité à te faire exploser ta cervelle contre le mur !
Sur ce, il détourna les talons, prit sauvagement la jeune Orientale par le bras, sans se soucier de savoir s’il lui faisait mal ou pas, et l’entraîna avec lui.
Arrivés au petit chemin, en passant entre deux arbres, ses branches fouettèrent cette dernière au passage.
- Aïe !
- Avances ! Aboya t-il.
Elle en avait marre de se faire entraîner de la sorte, comme une enfant. Ou pire… Justin avait raison : pour qui il se prenait celui-là ? Elle aimerait bien savoir ce qui le rendait agressif comme ça… Sa main se referma sur le bras qui la tenait, le forçant à s’arrêter, et à se retourner vers elle.
- Quoi ? Lâcha t-il sur le même ton sec qu’il avait employé, pour lui dire d’avancer.
- Ca suffit Kyohei ! Je ne suis pas ton chien !
- Toi aussi tu t’y mets ?
- Qu’est-ce que t’as ?? Je peux savoir pourquoi tu m’agresses ?
- Parce qu’on meurt de faim ! Et toi t’es là, à jacasser avec ce type…
- « Ce type » comme tu dis, est mon ami ! Alors marques lui plus de respect !
- Pourquoi le ferais-je ? Tu crois qu’il le fait, lui ?
- Ce que tu peux être gamin ! Ce n’est pas parce que…
Il l’interrompit, en faisant passer le bras de l’adolescente autour de son cou. Tandis que sa main fit le tour de sa hanche, la ramenant vers lui, il la souleva, et la porta sur son épaule. Comme un sac de patates, à vrai dire...
- Aller hop ! Comme ça, t’arrêteras de me saouler, et on avancera plus vite ! dit-il en commençant à marcher.
Furieuse qu’il ne l’écoute pas, et de se retrouver dans une telle position, elle essaya de se débattre. Mais rien n’y faisait, il la tenait fermement, ne voulant absolument pas la lâcher.
- Lâches-moi Kyohei ! Reposes-moi par terre ! Je n’ai pas envie de venir avec toi ! Aller Kyohei, lâches-moi !
Il ne l’écoutait pas, ne semblait toujours pas décidé à la lâcher. Il poursuivit sa marche, malgré ses protestations. Ils avancèrent ainsi, jusqu’à ce qu’ils arrivèrent dans la jolie maison du petit chemin.





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MessageSujet: Re: La vie peut être un drama   La vie peut être un drama EmptyDim 3 Oct - 21:58

Chapitre 5




Yukinojo, Takenaga, et Ranmaru levèrent la tête vers eux. Kyohei la fit enfin descendre de son dos. Lamis était toujours aussi furieuse, et sa colère monta de plus en plus.
- Comment oses-tu me traiter de cette façon ?? s’indigna t-elle. Je te répète que…
- Ecoutes, je ne te paies pas cinquante euros par jour pour que tu me fasses la morale ! J’ai eu une pénible journée, alors j’aimerais bien dîner tranquillement !
- Et alors ? Ce n’est pas parce que tu as eu une dure journée, que tu dois te montrer désagréable avec tout le monde ! Dis-toi qu’il y a des gens à l’autre bout du monde, qui passe des journées bien plus pénibles que la tienne à cause de leur pauvreté… Et ils ne s’en plaignent même pas !
Il soupira, avant de dire :
- Fermes-la un peu ! Ta voix me donne mal à la tête ! Si tu ne veux pas que ça finisse mal pour toi, tu ferais mieux te dépêcher d’aller en cuisine….
- Ce que tu peux être macho ! Quel genre d’homme es-tu ? dit-elle avec un regard noir, se rapprochant.
- Et toi, ce que tu peux être soûlante ! Je suis un homme qui peut devenir très violent si tu…
La jeune fille l’interrompît en le giflant. Une gifle qui fut assez bruyante….
- Ca suffit Kyohei ! répliqua t-elle sèchement.
Il lui jeta un regard assassin. A ce moment-là, ce regard fut rempli tellement de haine, mais aussi de douleur et de tristesse. Elle soutint son regard, alors que le sien se fit de plus en plus noir. Elle détourna les talons, et se dirigea vers la porte d’entrée, avant d’ajouter :
- Débrouillez-vous tout seuls pour la cuisine…
Ranmaru voulut répondre, mais ce fut Kyohei qui fut plus rapide que lui. Il rugit :
- C’est ça, vas t-en !! On n’a pas besoin de toi !!! On va se débrouiller pour avoir une meilleure cuisinière que toi…. Tu crois qu’on a besoin d’une idiote comme toi ???
La porte claqua, et elle partit. Une fois seuls, le jeune homme fixa la porte, inspirant, essayant de se calmer. Ranmaru, qui n’avait point bougé de son fauteuil depuis tout à l’heure, se releva, et lui dit alors :
- Pourquoi as-tu fait ça ? Cela semblait être bien parti entre vous deux… Que s’est-il passé ?
Seulement, la colère de Kyohei redoubla :
- Fermes-la !! Vous tous, occupez-vous de vos affaires !!!
Il donna un coup au pied d’une chaise, et monta à l’étage, s’enfermer dans sa chambre.

Toujours aussi furieuse, en déverrouillant la porte de son studio, l’adolescente ne remarqua même pas son propriétaire qui était entrain de sortir de chez lui. Elle donna un grand coup de pied à sa porte pour qu’elle s’ouvre. Il la regarda bizarrement. Il semblait vouloir lui dire quelque chose, mais se ravisa au dernier moment (surtout qu’elle claqua la porte derrière elle), et descendit les marches. Quel crétin ce Kyohei ! Il n’avait aucun respect pour les autres… Comment avait-elle pu accepter de travailler pour lui ? En même temps, si elle l’avait fait, c’était pour lui permettre d’aider ses parents à payer son loyer. Ou s’acheter du matériel pour sa peinture… Enfin, un peu d’argent de poche, quoi ! Maintenant, il pouvait toujours rêvé pour qu’elle puisse faire quoique ce soit pour lui…
Elle dîna, et fit ses devoirs, ce qui lui permit d’oublier ce rustre… Et alla aussitôt après se coucher. Après tout, cela lui avait pris toute son énergie, alors elle ne pouvait faire autre chose que de dormir.
Toutefois, en arrivant aux casiers le lendemain, ce fut sa fête ! A peine que la lycéenne ouvrit le sien pour prendre son livre de SVT, que Justin l’agressa :
- Alors, c’était comment hier ? Pas trop ennuyeuse la soirée ? Remarque non, tu as dû bien t’amuser avec ce type…
- Ce n’est pas ce que tu crois !
- Qu’est-ce que je dois croire alors ? Ma meilleure amie passe son temps avec des sales types, et il ne se passerait rien avec eux ? Fais croire cela à d’autres, mais pas à moi ! Franchement, tu me déçois beaucoup ! Je ne pensais pas que tu sois ce genre de filles….
- C’est toi qui me déçois ! Je croyais que tu étais mon ami, et que tu ne t’arrêterais jamais aux apparences de cette façon ! Pour qui me prends-tu ? Crois-tu vraiment que je serai capable de faire des mauvaises choses avec des garçons ? Pourtant, je pensais que tu me connaissais très bien…
- Ecoutes, je pense que tu….
- Laisses tomber Justin ! Je vois bien que cela ne sert à rien d’en discuter d’avantage avec toi… Puisque je te connais bien, tu ne vas en faire qu’à ta tête, et me persuader que c’est toi qui a raison… Franchement, je vais te dire une chose : il serait temps que toi aussi tu arrêtes de te limiter à ce que tu vois ! Parce que parfois, tu passes à côté de la réalité… De toute façon, si tu veux le savoir, je ne vais plus passer du temps avec eux, car j’ai décidé de ne plus leur adresser la parole….
Elle ferma bruyamment la porte de son casier, et ferma son cadenas. Elle eu juste le temps de voir le regard interrogateur que lui lançait son ami, avant de le laisser là, et de s’en aller en direction des cours. Tandis que la sonnerie retentit… Annie remarqua que la jeune Orientale était bizarre ce matin, et qu’elle semblait être énervée. Son amie lui demanda ce qu’elle avait. Cette dernière lui répondit qu’elle n’avait rien, qu’elle était juste fatiguée. Mais sa camarade n’y croyait pas un mot, et insista. La jeune Karam lui expliqua alors qu’elle s’était disputée avec Justin, et lui raconta donc la raison de leur dispute. Annie la compatit. Elle essaya de la consoler, en lui disant que lui et Kyohei n’étaient tout les deux que des idiots, et qu’elle ne méritait pas d’avoir ce genre d’amis. Les paroles de son amie touchèrent notre demoiselle. Ce qui lui permit de se sentir mieux pour le reste de la journée.
Le soir, elle rentra directement chez elle. Pas son studio, qui était certes maintenant son deuxième foyer, mais plutôt la maison de ses parents. Qui avait longtemps été son vrai « chez soi », puisqu’elle y avait vécu depuis qu’elle était toute petite. L’irakienne fut heureuse de retrouver sa famille. Par contre, elle trouva la maison encore plus bruyante que d’habitude. Au moins, tout le monde avait l'air de s'amuser... Elle remarqua qu'un grand poster avait été accroché au salon. C'était sûrement un cadeau de son oncle et de sa tante. Et elle alors ? Ils ne lui avaient rien ramené... Enfin, ce n'était pas grave. Les cadeaux n’avaient pas d’importances. Ce qui était présenté sur le poster était un beau palais, entouré d’oasis, avec un fleuve qui coulait devant, sur un coucher de soleil. Lamis sut immédiatement où cela se situait. Ah l’Irak ! Le pays des mille et une nuits… Celui qui avait peuplé les rêves du monde arabe. Tandis qu’elle contemplait ce poster, s’imaginant vivre comme une Shahrazade dans un fantastique palais, sa mère vint la rejoindre. Elle demanda de ses nouvelles.
- Tu m’as l’air occupé ces temps-ci. On vous donne beaucoup de devoirs ?
- Euh…Oui, c’est cela. Mentit la jeune fille.
Elle ne mentionna pas le fait que si elle se retrouvait avec une montagne de devoirs, c'était à cause de certains garçons de son lycée, qui l’en empêchaient… Enfin bon, maintenant c’était fini tout ça... Elle allait pouvoir se remettre au boulot. Zafina la prit par les épaules, et plongea ses yeux bleu-vert dans ceux de sa fille. L’air sérieux, elle lui dit :
- Je sens que quelque chose te tracasse. Tout se passe bien au lycée ?
L’adolescente lui sourit, et tenta de la rassurer :
- Mais oui je vais bien ! Pourquoi tu t’inquiètes autant, maamai ?
Elle avait envie d’ajouter : « oui, tout va bien ! J’ai appris que mon propriétaire est un escroc, j’ai rencontré quatre japonais de mon lycée complètement tarés, dont l’un d’eux est doté d’un machisme renversant, qui veut en plus m’exploiter comme sa bonniche-cuisinière… Sans parler du fait que Justin et moi on ne se parle plus, parce qu’il me prend pour une chauffeuse de trottoir à cause de ces types ! Eh bien ! Elle est belle l’amitié, non ? Mais ne t’inquiète surtout pas ma petite maman ! Ce n’est rien ! Trois fois rien…. ». Mais elle garda cela pour elle-même.
- Je ne sais pas chérie… Je te sens distante ces derniers temps. Tu nous appelles pas, tu nous envoies même pas de mails pour nous donner de tes nouvelles. Même en revenant à la maison, tu es plus réservée que d’habitude. Ne me dis pas que tu nous en veux encore de t’avoir envoyé dans ce studio ?
La lycéenne eut un léger sourire lorsqu’elle entendit sa mère parler de mails. Même si elle leur envoyait des courriers électroniques, elle savait que Zafina ne serait même pas capable de lui répondre. Cette dernière n’entendait rien à la technologie moderne ! Peut être que son père, lui, lui aurait répondu… Enfin, qui le savait ? Il était si occupé, qu’il ne prenait peut être pas la peine de lire tous ses mails (s’ils ne provenaient pas de ses collègues). Et encore moins d’y répondre… Elle préféra ne pas lui rappeler tout ça, et lui répondit plutôt :
- Pourquoi tu dis ça ? Tu sais bien que le lycée n’est pas facile, alors ça m’occupe assez. Je comprends parfaiement votre situation. Et je me suis habituée à mon petit studio, alors maintenant ça ne me dérange plus d’y être.
- Vraiment ? Et…. Et comment ça se passe avec le propriétaire ? Il est gentil ? Tu n’as pas de problème avec lui ?
Parfois Mrs.Karam l’exaspérait, à l’assommer autant avec toutes ses questions. Elle essayait de jouer les mères cool, qui essayent de comprendre leurs enfants en les psychanalysant. Mais la jeune Orientale voyait bien que celle-ci n’y arrivait pas. Même si elle avait un Master en Psychologie… Car la demoiselle pouvait être une vraie porte blindée quand elle le voulait. Elle soupira avant de répondre :
- Oui, maamai. Tu te fais beaucoup trop de soucis pour rien. Crois-moi, tu devrais te relaxer plus souvent !
- Et comment veux-tu que je me relaxe avec tous les soucis qu’on a ?
C’était vrai. Elle avait oublié le problème de son oncle et sa tante. Surtout qu’ils étaient nombreux avec tous ses cousins. Et avec les bêtises des petits, sa mère avait trois fois plus de travail à la maison. En plus, sa fille n’était plus là à la maison pour l’aider, alors pas étonnant qu’elle soit aussi fatiguée… Pour clore la conversation, et pour éviter qu’elle ne lui pose d’avantage de questions qui pourraient la mettre mal à l’aise, la jeune Orientale s’écarta d’elle, et s’éloigna. Elle tomba sur son cousin Ahmed, qui était dans les escaliers, entrain de jouer avec son portable. Son cousin avait dix-huit ans. Ils se saluèrent d’un signe de main. Mais en s’approchant des escaliers, elle entendit une dispute à l’étage entre un homme et une femme. Qui cela pouvait bien être ? C’était ce qu’elle lui demanda :
- Euh… Qui est-ce ?
- Mon frère et sa femme. Ils sont en pleine scène de ménage…
- Aïe ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
- Je n’en sais rien… Mais je trouve ça trop marrant de les écouter se disputer !
Il y avait de quoi, puisqu’on les entendait de temps en temps s’insulter en arabe… Lamis eut un léger sourire, avant de le laisser là, et de monter à l’étage. Elle alla dans sa chambre. Enfin, ce qui restait de SA chambre… Car il y avait plein d’affaires qui étaient sans dessus-dessous. Des valises un peu partout. Il ne restait plus rien de sa belle déco… D’ailleurs, ses posters et ses tableaux avaient été enlevés. D’accord ! On partait à peine deux semaines, et c’était comme si on n’habitait plus dans cette maison… Elle en était déçue. Et sa mère qui ne voulait pas qu’elle l’en veuille… Elle aurait pu au moins faire un effort pour sa chambre, ou les autres auraient pu penser à elle un peu… Enfin, tant pis maintenant ! De toute façon, la jeune fille n’allait pas tarder. Il fallait qu’elle rentre terminer ses devoirs.
Mercredi arriva vite, jour du festival de Mangas. Voilà plusieurs jours qu’elle n’avait vu ni les quatre japonais, ni son propriétaire. Ni même Justin. Enfin d’un côté tant mieux… Car elle avait trouvé un peu de calme et de tranquillité. L’adolescente s’était donnée un point de rendez-vous avec ses copines, près du métro. Elles étaient toutes enthousiastes de se retrouver. Certaines d’entre elles s’étaient habillées comme dans les mangas. C’était amusant, toute cette note de couleurs… Elles se dirigèrent alors vers le centre ville. Il y avait une grande foule aujourd’hui. En même temps, c’était normal. Puisque c’était le premier festival de l’année. Voir même depuis plusieurs années… Alors pratiquement toute la ville était ici. La jeune lycéenne remarqua que pas mal de gens s’étaient déguisés comme leur héros préféré de Manga. On retrouvait Death Note, Vampire Knight, Fruits Basket, Nana, Naruto, Bleach, etc… Et d’autres encore… Elles purent avoir un autographe de tous leurs auteurs favoris. Enfin, ceux qui étaient présents. La jeune Orientale eut même le droit à un dessin fraîchement fait d’un manga. Bon, il n’était pas non plus très connu. Mais elle trouva cela gentille de la part de l’auteur. Elles s’achetèrent chacune un tee-shirt de leur manga préféré. La demoiselle avait choisi celui de Fruits Basket, où on voyait dessus une adorable brune, tenant dans ses bras une souris grise, et un chat orange à l’air mécontent. Celui-là, elle ne le mettrait pas souvent, pour ne pas l’abîmer… C’était juste histoire de garder un souvenir de ce jour. Sans parler des innombrables photos qu’elle avait prises avec ses copines… Il eut aussi pour l’occasion un défilé, regroupant tout les personnages de mangas existants (enfin surtout les plus connus). Les lycéennes purent même voir quelques personnages de Dragon Ball Z. Tout ça était accompagné de musiques des dessins animées japonais.
Vers six heures trente, elles durent toutes se quitter. Seulement, Lamis ne retourna pas avec elle vers le métro. Elle avait envie de refaire un petit tour dans une boutique, pour acheter ce joli bracelet qu’elle avait vu, pour sa mère. La jeune fille y alla donc seule. Et puis ses copines avaient toutes faim, et étaient fatiguées. Alors elles voulaient rentrer. Surtout qu’elles ne pouvaient tarder, puisque le lendemain elles avaient cours…
Cependant, en retournant au près de la boutique, elle entendit des voix un peu lointaines, qui lui semblaient familières. Elle se dirigea en direction de ces voix. Elle marcha, se retrouvant bientôt dans une autre rue, éloignée du boucan du centre ville. Surtout que ces voix se déplaçaient. Et plus l’adolescente s’en approchait, plus il lui semblait percevoir des cris... Elle tourna l’angle de la rue, et elle se retrouva ainsi dans un carrefour désertique, près des porches de bâtiments. La jeune lycéenne tomba alors sur les quatre japonais, qui essayaient de retenir Kurosagi, qui semblait en avoir après quelqu’un.
-Laissez-le-moi !!! Il va voir cet enfoiré !!! Lâchez-moi !! cria ce dernier.
- T’en prendre à lui, ne résoudra en rien tes problèmes… Laisse-le partir ! Tu pourras récupérer cet argent plus tard ! Si tu le poursuis maintenant, tu vas te retrouver droit dans son piège ! Et qui dit piège, dit police… lui dit Ranmaru.
- On avait compris Ran’ ! ajouta Takenaga.
La demoiselle continua de marcher en leur direction, se demandant ce qu’il s’était passé, pour que son propriétaire rentre dans une telle colère. Ils s’étaient tous retournés vers elle, tandis qu’il se débattait comme un chat sauvage. Il réussit à se dégager d’eux, et à fuir, aussi rapide que l’éclair.
- Tu ne devrais pas rester ici. Il y a de drôles de gens qui rôdent dans ces rues la nuit… dit Ranmaru, à l’adresse de la brune.
- Allons-y ! Il faut qu’on le rattrape ! s’écria Takenaga.
Et aussitôt dit, aussitôt fait. Ils lui coururent après. Seul Kyohei resta où il était.
- Ca ne sert à rien de courir après ce type ! S’il veut se faire attraper, c’est son problème ! Oh moi, je n’en peux plus… se dit-il, en s’asseyant sur le rebord du trottoir, reprenant son souffle, comme s’il avait couru un marathon.
Il leva la tête vers elle, qui était restée planté comme une souche. Regardant les autres courir au loin, jusqu’à ce qu’ils le soient véritablement pour disparaître de son champ de vision.
- Eh toi ! Tu ferais mieux de rentrer chez toi… lui dit-il.
Mais elle ne répondit pas. Elle semblait perdue dans ses pensées.
- Eh ! Ca va ?
La jeune Orientale secoua la tête, l’air de sortir d’un rêve. Puis elle poursuivit son chemin, sans même lui accorder le moindre regard. Il se releva, et lui emboîta le pas. Avant de dire :
- Il vaut mieux que je te raccompagne. Qui sait ce qui….
- Merci, mais je peux me débrouiller toute seule pour rentrer chez moi. Dit-elle, avant d’accélérer le pas.
Il la rattrapa, en lui lançant encore un de ses « Eh ! », dont il ne semblait pas s’en détacher ce soir. Il l’attrapa par le bras, l’obligeant à se retourner vers lui. Il la regarda, plongeant son regard obscur dans le sien. A ce moment, chacun essayait de lire dans le regard de l’autre. Même si celui de l’irakienne n’était pas non plus difficile à déchiffrer, puisqu’il avait l’air nettement de dire « Quoi ? Qu’est-ce que tu veux ? ». Au bout de plusieurs minutes, il finit par lui dire :
- Désolé, pour l’autre jour. Quand je suis hors de moi, je ne peux plus me contrôler… Alors je dis des choses blessantes…
Elle ne répondit pas, ne cessant pas de le fixer. Etait-il vraiment sincère ? Oui, mais c’était facile de dire ce genre de choses. L’Homme devait toujours réfléchir à ses actes avant de le faire.
- Ca n’excuse pas ce que tu as fait. Si tu regrettes les horribles choses que tu dis sous la colère, alors il serait temps d’apprendre à te contrôler. Comme ça, tu ne les diras plus…
- C’est facile de dire ça. Mais qui peut vraiment se contrôler quand on est en colère ? Cela fait partie de la nature humaine. C’est une émotion qu’on ne peut pas contrôler. Et cette émotion peut être plus impulsive chez certains que chez d’autres. Alors ne pas se mettre en colère est irréversible.
- Je ne te demande pas de ne plus te mettre en colère ! Il y a une différence entre se mettre en colère, et être agressive pour un rien. Dans ce cas-là, tu peux toujours refouler tes émotions… Et quelle immaturité de dire qu’on ne peut pas contrôler ses émotions. Il y a des études qui justement apprennent à le faire. A ton avis, à quoi sert la psychopathologie, ou la physiothérapie ? Tout ça aide à se relaxer…
- Ecoutes, moi je suis comme ça depuis des années ! Et je ne peux pas changer !
- Et pourquoi ?
- Parce que ! Il y a des choses chez moi, qui ne peuvent pas changer…. Et c’est comme ça ! Tu ne peux pas comprendre…
- Il suffirait justement de m’expliquer !
- Non ! Il ne vaut mieux pas ! Estimes-toi seulement heureuse de n’être qu’une simple lycéenne, qui a de la chance d’avoir beaucoup de gens autour d’elle qui l’aime. Dit-il, avant de s’éloigner, en direction du métro.
Ce fut au tour de Lamis de le rattraper. Elle marcha à ses côtés, en disant :
- Alors, c’est ça ton problème : tu manques d’affections…
- Non, ce n’est pas ça… répondit-il, mal à l’aise.
Il poussa un soupire. Et dit :
- C’est juste qu’avec ce visage, je n’ai que des problèmes…
- Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il a ton visage ?
- Il plait à tout le monde. Que ça soit au Japon ou en France, c’est pareil ! Il ne me rapporte que des fans complètement hystériques collés à mes bask’…
La jeune fille eut un sourire. Pas très modeste le Kyohei… Mais il avait raison. Il était un très beau japonais. Et cela ne l’étonnait pas qu’il ait autant de succès… Cependant, elle ne put s’empêcher de lui dire, un peu moqueuse :
- Et c’est scandaleux, ça ?
- Ouais, surtout quand t’as des fans qui sont capables de faire n’importe quoi pour sortir avec toi… Au point de te harceler sexuellement ! Je ne sais pas vraiment si c’est seulement mon physique qui les rendent toutes aussi gaga, ou s’il y a autre chose derrière… Quoi qu’il en soit, je me suis plains des tas de fois à la police. Cela a créé des problèmes pour mes parents. Parce que ces filles qui me harcelaient, n’ont pas arrêtés de leur envoyer des lettres de menaces. Ma mère n’en pouvait plus… Cela paraît peut être prétentieux d’en parler comme ça… Mais tu ne sais pas ce que c’est… D’avoir en plus des parents qui rejettent toute la faute sur toi, au lieu de te compatir. Qui te disent : « C’est de ta faute tout ça ! C’est toi qui es né avec ce visage… ».
Il marqua un temps de pause. Elle le comprenait. Ce n’était pas facile d’avoir des parents qui le rejetaient à cause de son apparence. Surtout qu’en plus, il lui expliqua qu’à l’école c’était encore pire. Ses camarades le fuyaient parce qu’ils trouvaient qu’il y avait quelque chose de bizarre chez lui, qui les rendaient mal à l’aise. En somme, ils avaient quelque chose d’en commun tout les deux. Ils étaient tout les deux rejetés à cause de leurs apparences. Parce qu’ils n’étaient pas comme les autres. Et leur société refusait de l’admettre.
Quand ils arrivèrent dans la galerie souterraine du métro, la nuit était déjà tombée. Une fois qu’ils prirent le métro, ils restèrent silencieux. A cause du monde qu’il y avait, ils ne purent se trouver de places assises. Alors ils étaient restés debout, l’un face à l’autre. Chacun était perdu dans ses pensées. Dans le bus, c’était encore pire. Ils étaient assis, l’un à côté de l’autre. Mais personne ne parlait. Ils n’avaient plus rien à se dire. L’adolescente commençait à se sentir mal à l’aise. Car le silence se faisait de plus en plus pesant. Comme si chacun avait quelque chose à reprocher à l’autre. Ce fut seulement lorsqu’ils descendirent du bus, que le jeune homme lui parla.
- Au fait, peux-tu redevenir notre cuisinière ? lui demanda t-il.
Ils marchaient côte à côte. Elle poussa un soupire, et lui répondit :
- Pourquoi est-ce si important pour toi d’avoir une cuisinière ? Tu peux acheter des plats déjà préparés. Tu n’as juste à les mettre cinq minutes au micro-onde, et...
- Oui, mais ça revient cher à la fin. Et nous en avons assez… Sans parler de la cuisine de Ran’…
Il marqua une pause. Ils s’échangèrent un regard, et éclatèrent de rire. Oui, la lycéenne se rappelait bien de la dernière fois qu’elle avait vu Ranmaru en cuisine… C’était la catastrophe ! Le jeune nippon ajouta :
- Et puis, les plats préparés ne valent pas mieux que les tiens.
Il lui sourit. Elle lui rendit son sourire, répondant :
- Je ne sais pas… Pourquoi avoir choisi moi ? Il y a des tas de bons cuisiniers dans le monde…. Et sûrement même dans le lycée !
- Parce qu’aucune n’a osé résister à mon sale caractère, avant toi… dit-il avec un sourire en coin.
Elle sourit de nouveau. Cependant, elle ne savait pas si elle devait accepter. La brune savait qu’en réalité, Kyohei était gentil, derrière cette coquille solide. Seulement, elle ne voulait pas qu’ils se prennent de nouveau la tête tout les deux, pour des idioties. Et la cuisine, était tout de même un terrain glissant, quand le japonais était dans le secteur… Elle soupira de nouveau, et finit par accepter. Elle se disait qu’elle devait peut être lui laisser une autre chance, car il avait l’air de vouloir se rattraper. Peut être que cette fois-ci, ça ira mieux entre eux.
- Bon d’accord ! Mais à condition, que t’arrêtes de t’emporter sur moi pour un oui ou pour un non…
Il soupira à son tour, et dit :
- Je vais essayer…
Cette fois-ci, ils n’avaient pas pris le petit chemin pour rentrer. Ils avaient pris une autre route, qui menait directement à son studio. Alors que le silence recommençait à s’installer, Kyohei l’interrompit :
- Je vois que tu t’es bien amusé lors de ce festival... dit-il en baissant son regard sur le sac en plastique qu’elle tenait.
Elle acquiesça, un sourire aux lèvres, contente d’avoir passé une belle journée.
- Tu y étais, n’est-ce pas ? demanda la jeune Orientale.
Même si elle savait qu’il était inutile de poser cette question, puisqu’elle connaissait la réponse.
- Oui, je suis juste allé faire un tour, répondit-il. Mais ça ne m’intéressait pas spécialement… J’étais juste allé chercher un cadeau, pour l’anniversaire du fils du propriétaire.
- Oh c’est sympa !
- Moui… C’est juste histoire de lécher un peu les bottes, pour qu’il puisse nous baisser un peu le prix du loyer. Tu vois le truc ?
Oui, la demoiselle voyait très bien de quoi il voulait parler. Et trouvait du coup que c’était moins sympa pour le fils du propriétaire… Enfin ça prouvait que leur loyer n’était pas aussi mois cher qu’ils le prétendaient. Ils étaient à présent arrivés juste devant le bâtiment de son studio.
- Tu sais, tes parents sont peut être préoccupés par les problèmes de ta famille, mais on voit bien qu’ils t’aiment, et qu’ils s’inquiètent quand même pour toi. Ce n’est pas la chance donné à tout le monde…
Elle le regarda d’un air sceptique. Comment était-il au courant pour les problèmes de sa famille ? En fait, elle avait bien sa petite idée… Elle lui demanda alors :
- Comment tu sais, pour ma famille ? Ne me dis pas que tu m’as espionné ?
- Je ne voulais pas… Mais hier, en rentrant du bahut, je voulais venir te voir… Et… M’excuser. Mais j’ai vu que tu ne te dirigeais pas vers ton studio, alors je t’ai suivi. Je voulais te rattraper, mais tu t’es empressé de rentrer. Je n’ai pas osé aller plus loin. Je t’ai vu par la grande fenêtre du salon, avec toute ta famille. Et puis, c’est marrant parce que vous faites un tel boucan, qu’on pourrait vous entendre à l’autre bout de la rue. J’ai donc entendu ton père crier au téléphone dans le garage, qu’il exigeait de l’aide de l’Etat, pour aider ton oncle et ta tante, et leurs enfants. Se justifia le jeune homme, alors qu’ils montaient les marches.
L’irakienne se trouva embarrassée, qu’il sache aussi facilement les problèmes de sa famille. Elle ne pouvait pas le blâmer, car ce n’était pas de sa faute. Mais plutôt celle de ses parents. Et de la mauvaise habitude des arabes de parler plus fort que leurs voisins… Ils se quittèrent là, avec de brefs adieux.
Le lendemain au lycée, il y eut une dispute au sein du groupe. Lisa avait emprunté de l’argent à Marjorie la veille, pour s’acheter une babiole. Celle-ci exigeait qu’elle lui rembourse immédiatement. Mais Lisa n’avait pas sur elle l’argent manquant. Alors cela tourna presque à l’émeute. Chacune demandant des comptes à l’autre. La matinée commençait bien… Lamis avait déjà une migraine, à cause de les entendre hurler. Elle décida de s’éloigner un peu, et d’aller à son casier. En y mettant ses cours de l’après-midi, elle espérait tout de même que Justin allait venir s’excuser. Mais aucun maboul ne débarqua en lui sautant pratiquement au cou, comme il le faisait avant chaque matin. Toutefois, juste en fermant la porte de son casier, la jeune fille eut la surprise de voir que c’était Kyohei qui vint la voir cette fois. Enfin, d’une façon moins brutale que son ex-meilleur ami. Il la salua avec froideur. En même temps, il ne fallait tout de même pas s’attendre à grand-chose de sa part.
- Alors, vous avez réussi à attraper Kurosagi, hier soir ?
Elle dût prononcer un mot qu’il ne fallait pas, car aussitôt, il plaqua une main sur sa bouche, à son grand étonnement.
- Sssshut ! Ne prononce pas son nom ! Il se pourrait qu’il y ait des espions ici… dit-il, avant d’enlever sa main.
- Des espions ? Dans ce lycée ? demanda t-elle d’un air amusé.
- Je n’ai rien à craindre des élèves. Le personnel non plus. Mais je me suis toujours méfié des profs et des surveillants… Et en ce qui concerne l’autre, non, on n’a pas réussi à l’attraper. De toute façon, après la fuite de Junpei, il est immédiatement rentré chez lui. Je savais que c’était inutile de lui courir après…
- C’est qui ce Junpei ?
Il la dévisagea d’un air interdit, comme s’il en avait trop dit.
- Moins tu en sauras de cette affaire, mieux ça vaudra pour toi… dit-il d’un ton solennel, alors que la sonnerie retentit.
Il détourna les talons, et s’en alla. Elle le regarda, jusqu’à ce qu’il disparaisse de son champ de vision. Ses copines vinrent la rejoindre, l’air agité.
- Alors racontes ! On t’as vu… dit Marjorie.
- Vu quoi ?
- Ne fais pas l’innocente ! Tu fricotes en secret avec Kyohei ? dit Cornelia.
- Oh vas-y raconte ! On veut tout les détails croustillants… dit Katy d’un air surexcité.
- Oh non ! Ce n’est pas ce que vous croyez… Kyohei et moi, nous sommes seulement en bons thermes… répondit Lamis, mal à l’aise.
- Mais oui, c’est ça !
- C’est la vérité ! dit l’adolescente d’un ton plus froid.
- J’affirme ! ajouta Annie.
Ouf ! Son amie venait à sa rescousse… Seulement, sa réplique lui déplut, lorsque celle-ci ajouta encore :
- Lamis est trop coincée pour sortir avec un garçon !
Ce qui provoqua l’hilarité générale. Sauf la jeune Orientale, qui ne riait pas bien sûr. Elle se dirigea vers la salle 123, avant d’arriver en retard en cours. Les cours de maths n’avaient jamais paru aussi ennuyeux. D’ordinaire, elle préférait discuter avec Annie. Mais là, elle avait décidé de ne plus lui parler jusqu’à la fin des cours. Cependant, cette dernière lui glissa un mot :
Tu es fâchée ?
Silence ! J’essaie de suivre...
Toi ? Suivre un cours de maths ?
Désolé pour tout à l’heure…

Tu peux bien être désolé ! Ce n’est pas le genre de chose qu’on dit entre amies…
Oh mais, je rigolais… Bon c’est vrai ! Ce n’était pas très gentil comme humour… Je ne recommencerais plus, promis…
Ok.

L’adolescente oublia cette histoire à la pause déjeunée. Alors qu’elle finit de payer son plateau, (contenant une entrée, un plat, et un dessert), Takenaga vint la voir.
- Tu viens manger avec nous ?
Cela l’étonna qu’une telle proposition vienne de lui. Lui qui était si froid avec elle, d’habitude… Elle hésita. Pour une fois qu’avec les filles, elles avaient pu trouver une table assez grande pour elles (les Terminales Pro n’étaient pas là)… C’était l’occasion d’en profiter, non ? Bien avant de lui donner sa réponse, ce fut Cornelia qui intervint :
- Vas-y ! Ne laisses pas cette chance passer…
- Mais…
- Ne t’en fais pas pour nous ! On trouvera une autre occasion de se retrouver toutes ensemble… poursuivit-elle, qui était prête à pousser son amie pour qu’elle aille manger avec eux.
La lycéenne jeta un regard aux autres. Elles lui firent toutes un sourire d’encouragement. Sauf Marjorie, qui semblait rêvasser… Bon, puisqu’elles insistaient… Elle se tourna vers le nippon, et lui fit part de sa réponse :
- C’est d’accord ! Je viens avec vous.
Il eut un léger sourire, avant de se diriger vers la table de ses amis, elle, l’emboîtant sur ses pas. Yukinojo et Ranmaru l’accueillirent chaleureusement.
- Oh que vois-je ? Ma ravissante demoiselle !! Je vous en prie, venez vous asseoir à côté de moi… ajouta Ranmaru en tirant une chaise à côté de lui.
- Non, ça ira ! Je crois que je vais plutôt être bien à côté de Yukinojo… dit-elle en posant son plateau à côté du garçon nommé.
Quand la demoiselle se rejoignit à eux, toutes les têtes se retournèrent vers eux. Enfin, surtout vers elle. Ils semblaient se poser des questions. Et la question « Qu’est-ce qu’elle fait avec eux ? » devait être pendu à leurs lèvres. Cependant, malgré son malaise, elle essaya de ne pas faire attention à eux. Une asiatique souriante vint aussi les rejoindre avec son plateau, s’installant à côté de Takenaga. La jeune Orientale reçut plutôt un accueil assez amical de sa part, qui celle-ci la salua, avant de se présenter. Elle s’appelait Kimi Ogawa. Elle, il n’y avait pas de doute, c’était une japonaise… La jeune fille ajouta :
- Je suis la petite amie de Takenaga-chan !
Sa façon de l’annoncer ainsi, lui faisait rappeler Ayumi avec Kurosagi. Sauf que, contrairement à ce dernier, Takenaga ne se montra pas agressif envers elle. Non, il sourit plutôt. Un sourire léger, mais qui exprimait une douceur. La brune ne l’avait jamais vu sourire ainsi. Cette personne devait vraiment compter pour lui… Ce fut elle qui engagea la conversation, posant sans cesse des questions à Lamis, essayant de s’intéresser à elle. La jeune fille la trouvait sympa. En même temps, cela lui permettait de discuter aussi avec les autres. Seulement, les regards qui se posaient de temps à autre sur elle, la mettaient vraiment mal à l’aise. Même ses copines la regardaient. Elle se demandait bien ce qu’elles devaient dire à son sujet. Car en y réfléchissant, elles semblaient être pressées de se débarrasser d’elle, tout à l’heure… A moins que c’était uniquement par gentillesse, comme elles avaient l’air de penser que leur amie sortait avec l’un des japonais. La lycéenne croisa alors le regard de Marjorie. Il était glacial, et semblait être plein de reproches. Ce regard lui fit froid au dos… Elle essaya de lire sur son visage ce qu’il signifiait réellement. Mais Yukinojo agita la main devant elle. Elle secoua la tête, l’air de quelqu’un qui venait d’aller au Royaume des Songes…
- Ouhouh ! Tu rêves ? dit-il.
- Tu es sûre que ça va ? demanda Ranmaru.
L’adolescente acquiesça. Elle glissa un regard en direction de Marjorie. Celle-ci ne la regardait déjà plus, son attention était portée sur Katy, qui lui parlait. Puis, elle reporta à son tour, son attention sur les japonais. Ils la dévisageaient, attendant qu’elle dise quelque chose. Ranmaru (qui était tout de même à une distance assez proche d’elle), posa une main sur la sienne, et déclara, tout en plongeant de nouveau son regard dans le sien :
- Miss, vous devriez venir dans mes bras. Vous pourrez reposer votre tête sur mes épaules, et me raconter toutes vos faiblesses…
La jeune Orientale écarta sa main de la sienne, comme s’il l’avait brûlé. Ce type avait besoin de se faire soigner… Elle tenta de les rassurer, leur disant que tout allait bien. Avant de prendre son plateau, de se lever, et de le débarrasser dans la machine automatique de vaisselle. Celle-ci menait directement les plateaux en cuisine.
Elle sortit ensuite de la cafétéria. Les autres en firent de même, et vinrent la rejoindre. Ils marchèrent dans les couloirs. Ils sentaient bien que la demoiselle était bizarre tout d’un coup, mais ils ne dirent rien. Kimi les laissa pour aller à son casier. Les élèves présents dans le couloir, les dévisagèrent, tout en se chuchotant quelque chose sur leur passage. La brune décida d’aller aussi à son casier. Ses copines se ramenèrent, éclatant toutes de rire. Elle se retourna vers elles. Elle sourit de les voir ainsi, tout en leur jetant un regard interrogateur.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi vous rigolez comme cela ?
Elles s’arrêtèrent peu à peu de rire. Ce fut Annie qui lui répondit :
- Oh non, rien ! Tu ne peux pas comprendre…
- Bah vous pourrez peut être m’expliquer ? suggéra Lamis.
- Oh non, laisses tomber… C’est compliqué… répondit Katy.
Tandis que Marjorie ouvrit son casier pour prendre son sac et son livre d’Histoire, qu’elle tint contre elle. Les autres filles s’échangèrent des sourires en coin.
- J'ai manqué des choses ? demanda Lamis, insistante.
Marjorie ferma son casier. Cette fois-ci, ce fut elle qui lui répondit :
- Oui, beaucoup de choses ! dit-elle en jetant un sourire complice aux autres.
Puis, elles se dirigèrent toutes les neuf en direction des cours. La jeune fille haussa les épaules, avant de les suivre, alors que la sonnerie retentissait.
Vendredi soir arriva vite. C’était enfin le week end ! Aujourd’hui, elle s’était plutôt bien amusée. Bon, à vrai dire, les filles étaient un peu bizarres. Elles ne faisaient que de rire entre elles. Et chaque fois qu’elle essayait de savoir pourquoi, elles se taisaient, et faisaient comme si rien ne s’était passé. Il y avait quelque chose de louche ! Car depuis qu’elles avaient surpris sa relation avec les quatre japonais, elles avaient des comportements étranges… Enfin, comme leurs gloussements l’avait agacé, l’adolescente était allée voir où était Justin. Bien décider à lui parler… Elle n’avait pas envie que leur amitié se termine ainsi, alors il fallait faire quelque chose ! Même si son ami était une tête de mule ! Seulement, dans les couloirs, elle tomba sur Walid et Mohanad. Ils se trouvaient près des salles de cours, et avaient l’air de préparer un mauvais coup. Quand la lycéenne voulut savoir ce qu’ils manigançaient, ils avaient tout simplement déclaré qu’ils se retrouvaient ici souvent pour parler de leurs ventes illégales d’objets sur internet, qui provenaient de Chine. Ils lui expliquèrent qu’ils achetaient des costumes de Mangas, ou des gadgets d’un tel ou tel dessin animé japonais pour une bouchée de pain, grâce à un site internet. Et ils les revendaient plus cher sur un autre site. Ainsi, ces deux malins se faisaient du business… Elle n’y croyait pas un mot ! Car s’ils voulaient vraiment en parler, ils feraient cela chez eux. Ce serait plus discret…
Cependant, ils ne lui en dirent pas plus. Ils changèrent rapidement de conversation. Enfin, ce n’était pas grave, puisque les trois irakiens se délirèrent pas mal, au point d’avoir des crises de fou rire…
En rentrant, la brune n’avait pas envie d’attaquer directement ses devoirs. Il faisait un temps splendide dehors. Jamais la fin du mois d’octobre n’avait eu un si beau soleil. Oui, c’était une belle journée pour… pour peindre ! Elle se rappela qu’elle n’avait toujours pas fini son tableau… La demoiselle le sortit de sous son lit. Il était enveloppé de plastique pour éviter qu’il s’abîme. Ce studio était si petit qu’elle devait tout caser. Elle sortit son chevalet de son placard à balais, et son kit de peinture qui était sous l’évier.
La jeune Orientale alla près du vieux moulin rouge, où coulait tout près un ruisseau. Ce ruisseau était justement représenté sur son tableau. Mais il était embelli. L’eau paraissait plus claire, plus pure, et plus propre. Elle avait même rajouté une cascade, et une forêt d’arbre, un peu plus loin. Il restait quelques finissions à faire… Rendre la couleur de l’herbe réelle, et une touche de mystère pour l’horizon. Elle s’était déjà armée de son pinceau, et de sa palette de couleur, et entreprit de faire tout cela.
Au bout d’un moment, Lamis entendit une voix derrière elle.
- C’est beau !
C’était Kurosagi. Elle fut surprise de le trouver là. D’ailleurs, qu’est-ce qu’il faisait ici ? Il n’avait pas des gens à escroquer ?
- Wah ! Tu as du talent ! dit-il sur un ton sarcastique.
- Ca ne te plait pas ? demanda t-elle.
- J’n’aime pas quand c’est trop réaliste, ça m’écœure !
Elle fut piquée par son commentaire. Quelle gentillesse ! Comment pouvait-il être aussi direct avec les gens ? Ne lui était-il jamais arrivé de faire preuve de plus de délicatesse et de diplomatie ? Cependant, la jeune fille réfléchit à ce qu’il venait de dire. Elle se demandait s’il ne disait pas plutôt cela par rapport à son passé. C’était donc cela… La réalité lui faisait mal. Elle voyait bien que le jeune homme avait beau se montrer indifférent à son passé, ou courageux face à tout ce qu’il avait vécu… Cela l'atteignait profondément. L'adolescente imaginait que cela devait être très dur de vivre tout les jours dans la souffrance. Elle resta un bon moment perdu dans ses pensées, essayant de psychanalyser son voisin. Elle aimerait tellement qu'il puisse se délibérer de ce lourd fardeau qui l’oppressait. La remarquant, il la ramena à la réalité en l’interpellant. Et lui dit alors :
- Je suis désolé, mais il y a deux Shirosagi que je vais devoir détruire. Il s'agit de tes deux amis, Walid et Mohanad.

(à suivre)
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